Pour la formation, « il est clair, dorénavant, que le pouvoir préfère voir les Algériens se dresser les uns contre les autres, que de les voir mobilisés pour remettre en cause son orientation despotique néolibérale adossée à la rente ». Pour le MDS, «avec le népotisme, le régionalisme et le clanisme, le pouvoir exacerbe et instrumentalise tous les archaïsmes de la société au lieu de l'aider à les dépasser. Il divise, manipule les élections et ferme tout espace d'expression. Au final le despotisme finit par déstabiliser l'Etat et toutes les formes de représentations issues ou non du suffrage. Les institutions sont fragilisées et même les services de sécurité sont ébranlés par ce mouvement, puisqu'à Ghardaïa, nous nous retrouvons avec une police « pro-arabe » et une gendarmerie pro-mozabite, ce qui laisse libre cours aux bavures ». Le parti constate que, « pour calmer les choses, l'administration fait appel à des notables dont la légitimité est tout aussi contestable que celle des élus issus d'élections préfabriquées et d'une société civile caporalisée. Leur représentativité vole d'ailleurs en éclat à chaque émeute et, au fond, c'est celle-ci qui est contestée puisqu'il ne peut plus y avoir de corps intermédiaires dans un système despotique qui concentre tous les pouvoirs et se pose en unique distributeur des ressources. Producteur d'inégalité, favorisant la corruption, se détournant de l'exigence d'investir, le système favorise l'exclusion pour ne servir que des intérêts étroits ». « A Ghardaïa, comme ailleurs, la violence est le fruit de cette orientation », analyse la formation.
Dans le même sillage, le MDS estime que « la répression, aussi bien que les distributions d'argent et de lots de terrain à chaque veille d'élections ont montré leurs limites ». « La stabilité acquise à ce prix est une illusion car le pouvoir a intérêt à une instabilité chronique pour se présenter en arbitre et sauveur », est-il souligne.
En guise de solutions, le MDS pense que « la situation appelle à une véritable refondation de l'Etat national (…) Il faut vite aller à la deuxième République qui consacrera l'algérianité et la citoyenneté, qui garantira la séparation du politique et du religieux, pour empêcher son instrumentalisation et tracer un signe d'égalité entre les convictions et les pratiques religieuses des Algériens. Il faut une Constitution qui assure la promotion de tous les éléments de l'identité nationale, dont la dimension berbère, et reconnaît Tamazight comme langue officielle. Les patriotes et les démocrates doivent s'atteler à cette tâche, aux côtés de leur peuple, au lieu de le bercer d'illusions sur une élection verrouillée ».