Selon l'agence américaine Bloomberg, Statoil commence à envoyer des travailleurs expatriés vers ses opérations dans le Grand Sud. Ces derniers devraient d'ailleurs reprendre leurs activités sur le projet In Salah Gas, opération menée en joint-venture avec le britannique BP et la compagnie nationale des hydrocarbures Sonatrach. Retour des expatriés C'est du moins ce qu'a indiqué mardi à Abu Dhabi, Lars Bacher, vice-président exécutif développement et production à l'international pour Statoil. Le porte-parole de la major pétrolière a aussi indiqué dans une déclaration envoyée par email à l'agence de presse que Statoil enverrait du personnel à Krechba et Hassi Moumène, deux zones à In Salah. Autre site exploité par Statoil en association avec BP et Sonatrach, celui de Tiguentourine. Concernant ce projet justement, Bacher nuance son propos estimant que le retour des expatriés dans cet emplacement, ayant déjà été la cible d'une attaque une année auparavant, est tributaire de «l'amélioration de la sécurité». Il affirme ainsi qu'«il faudra un peu plus longtemps pour obtenir un retour des expatriés à In Amenas», avant de préciser qu'il espérait un retour des travailleurs étrangers dans cette zone «dans le courant de l'année», mais cela «dépendra de l'amélioration de la sécurité».S'il est vrai que le propos de vice-président du groupe marque encore l'attachement du norvégien à l'argument sécuritaire, il reflète un fléchissement des positions de la major par rapport au retour des expatriés sur les sites gaziers du Grand Sud algérien. Au mois de septembre, Statoil avait publié les résultats des investigations menées concernant l'attaque de Tiguentourine où il met à l'index des lacunes en matière de sécurité, mais estime que ni Statoil ni sa coentreprise avec BP et Sonatrach n'auraient pu prévoir l'incident du 16 janvier 2013. Depuis, le staff de Statoil marque un retour progressif en Algérie avec le redéploiement d'une quarantaine d'expatriés sur une base opérationnelle de Hassi Messaoud, au mois de décembre dernier. L'annonce d'un retour à In Salah reflète en fait la concrétisation des engagements pris par le norvégien pour un retour en Algérie, lequel devrait aboutir à une normalisation des activités, du moins de Statoil à In Amenas. Remplacer les équipements endommagés A ce titre, le vice-président du groupe pour le développement et la production à l'international a précisé concernant le site gazier de Tiguentourine que le remplacement des équipements endommagés le 16 janvier 2013 va bon train, puisque «deux installations de production fonctionnent et une troisième unité est en attente de nouveaux équipements». Il va sans dire que les retards pris dans le développement des projets en partenariat avec BP et Sonatrach à In Salah et In Amenas ont sérieusement affecté les projections et les résultats de Statoil. Celui-ci a d'ailleurs annoncé, à diverses occasions, que ces incidents ont impacté la production globale du groupe. Notons enfin que l'annonce du norvégien coïncide avec le lancement en Algérie du 4e appel d'offres pour l'exploration de 31 périmètres d'hydrocarbures, considéré comme une opération-test pour les nouvelles modifications à la loi sur les hydrocarbures. Une opération pour laquelle les pouvoirs publics algériens comptent mettre à l'épreuve l'attractivité du secteur et relancer de fait l'exploration et la production d'hydrocarbures ayant accusé un sérieux déclin ces dernières années.