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Le safari africain du roi
Publié dans El Watan le 18 - 02 - 2014

Le Mali, en proie à une crise politique depuis deux ans, constitue une sublime porte d'accès au leadership africain pour Mohammed VI, qui aura à cœur de montrer qu'être en dehors de l'UA n'est pas forcément un obstacle pour (re)tisser des liens et gagner des zones d'influence. Un calcul ingénieux pour le monarque, sachant que s'il ne gagne pas grand-chose, il n'y perdra pas non plus. Au Mali, où il a déjà été à l'investiture du président Ibrahim Boubacar Keïta (IBK) il y a six mois, le roi du Maroc tentera de dicter une «solution politique» pour contrer une médiation algérienne qui, faut-il le souligner, n'a pas reçu l'écho escompté.
Sans doute que le roi fera d'une pierre deux coups, à savoir défendre la vision marocaine de la crise malienne qui serait aussi conforme à l'agenda de certains pays occidentaux amis, à l'image de la France. Cette incursion de Mohammed VI dans les sables mouvants du Mali serait donc forcément encouragée, bien que le Maroc ne soit pas un pays du Sahel ni du Sahara d'ailleurs. Mais ne faisant pas partie du Comité d'état-major opérationnel conjoint (Cemoc) basé à Tamanrasset, impulsé par Alger, Rabat tente opportunément d'investir d'autres créneaux de manière à montrer qu'il est, lui aussi, incontournable dans la recherche de la solution à la crise malienne.
Dans un discours adressé au sommet de la Cédéao, à Yamoussoukro, il y a une année, Mohammed VI s'était d'ailleurs moqué de l'efficacité du Cemoc. «La crise aiguë qui secoue le Mali frère apporte la preuve éclatante de l'inefficacité des approches partielles, des démarches sélectives, ou encore des ripostes parcellaires face aux risques criminels et extrémistes», avait écrit le roi. Et de poser son diagnostic : «A contrario, cette crise illustre la pertinence de la stratégie globale et de l'action collective auxquelles le Maroc n'a cessé d'appeler depuis des années.» Il ne faut pas sortir de Saint-Cyr pour comprendre que cette charge s'adressait à l'Algérie.
Ce message traduit cette guerre de position entre l'Algérie, qui s'oppose à l'incursion marocaine dans le Sahel, et Rabat, qui ne perd pas espoir d'y poser ses pieds au-delà de la géographie. Mais au-delà de cette approche duale, on ne peut reprocher au roi de travailler pour les intérêts géopolitiques de son pays. La nature ayant horreur du vide, le monarque apparaît comme une exception nord-africaine en termes d'engagement en Afrique subsaharienne et plus encore vers le Sud. Parce que Mohammed VI va juste après enchaîner avec un voyage en Guinée, drapé de la «abayya» du «commandeur des croyants» dans ce pays où les voix des zaouïas sont très porteuses.
Depuis Zeroual… rien
Après Conakry, le souverain fera escale en Côte d'Ivoire, puis finira son safari au Gabon à partir du 2 mars. Pour réussir son périple, Mohammed VI comptera sur son activisme au sein de la Communauté des Etats sahélo-sahariens (CEN-SAD), dont son pays a accueilli une conférence en novembre dernier. Il pourra aussi compter sur ses amitiés avec les pays francophones de la Cédéao traditionnellement pro-marocains pour booster son image, en injectant quelques investissements, dont il attend forcément une plus-value diplomatique.
S'agissant de la cause sahraouie, force est de constater que le lobbysme marocain en dehors de l'Union africaine depuis 1984 est jusque-là payant. Seuls 17 pays reconnaissent la RASD après le retrait de la Zambie (2011) et du Burundi (2010). On ne peut dire dès lors que l'absence du royaume au sein de l'Union africaine a été un échec sur toute la ligne. Bien au contraire. Quand on observe qu'aucun président algérien ne s'est rendu en visite officielle dans un pays africain en dehors des rendez-vous «mondains» du fameux Nepad ou des sommets de l'UA, il ne faut pas s'étonner de voir le roi jouer le VRP de son pays sur le continent noir.
Depuis la tournée de Liamine Zeroual en 1996 au Sahel, l'Algérie s'est contentée d'un smig diplomatique en Afrique, en misant sur un ministre délégué dont on a du mal à voir les résultats de ses longues pérégrinations. Il faut se féliciter de ce que le nouveau chef de la diplomatie algérienne, Ramtane Lamamra, ait retrouvé le «sens de la boussole». Il sera d'ailleurs demain à Niamey pour convaincre que l'Algérie compte bien réinvestir le terrain perdu.


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