Le réseau électrique de la wilaya de Tamanrasset est à la veille d'une évolution majeure. Le projet relatif à la modernisation de ce secteur d'activité, lancé dans le cadre d'une coopération internationale entre l'Entreprise nationale des appareils de mesure et de contrôle (AMC) et le groupe français Itron, leader des solutions de comptage pour l'électricité, le gaz, l'eau et l'énergie, a, dans sa première phase, touché 479 clients, toutes catégories confondues, titulaires de transformateurs de moyenne tension. Sans fixer d'échéances, la direction de la distribution d'électricité et du gaz de Tamanrasset assure que cette opération sera également élargie aux clients de basse tension. Le DDE, Djouadi Mohamed, explique que l'enjeu «est de réussir à intégrer les technologies de communicantes à travers la mise en place de compteurs ultra modernes. Ces compteurs, dits intelligents, sont dotés d'une liaison GSM et de puces permettant d'avoir des informations bénéfiques et pour le producteur et pour le consommateur». Ces appareils sont installés dans le but d'avoir, entre autres options, les index courants et la courbe de charge permettant de détecter le dysfonctionnement de l'installation du client. Mais aussi pour assurer l'équilibre entre production et consommation d'électricité et la fiabilité de la relève des compteurs qui exclut désormais toute les erreurs liées aux lectures classiques et aux transcriptions manuelles. Ce système sophistiqué, doté d'un mouchard qui détecte toute tentative de fraude, gère plus de 17 paramètres. Grâce au comptage intelligent, qui s'inscrit dans la nouvelle stratégie relative à l'amélioration du service public, les données sont donc accessibles à tout moment. Les clients parviennent à établir une analyse fiable des modes de leur consommation. Pour mener à bien ce projet, louable à juste titre, une plate-forme de communication a été mise en place au siège de la direction, à l'effet d'interroger les compteurs à distance, et du coup éviter les pénibles déplacements vers les localités reculées, notamment vers Tine Zaouatine, In Guezzam, In Gher et In Salah, sises respectivement à 500, 450, 760 et 700 km du chef-lieu de wilaya de Tamanrasset. La DDE pourra, par conséquent, gérer, en temps réel, son réseau et aura des informations à 0 erreur pour déterminer ses profils de consommation. Les clients, eux, seront facturés sur leur consommation réelle, et ils pourront facilement la maîtriser à l'aide de la courbe de charges établie lors du comptage. Notons que le réseau automatisé est géré en collaboration avec les services des télécommunications par des ingénieurs hautement qualifiés. «Les ingénieurs, qui faisaient le travail de terrain auparavant, ont été redéployés et formés à l'étranger non seulement pour garantir stabilité et sécurité au réseau, mais aussi pour analyser les données d'une manière efficace et rentable», ajoute M. Djouadi. Et de poursuivre : «Nous travaillons dans l'anticipation des besoins futurs de la région. Le réseau de la ville dispose d'une réserve de transit qui représente trois fois plus ses besoins actuels. C'est-à-dire on distribue 3 fois plus la charge demandée. Avec les mêmes structures, on peut donc couvrir les besoins de Tamanrasset jusqu'à l'horizon 2028.» Evoquant le plan d'urgence 2014, pour lequel une enveloppe de 600 millions de dinars a été allouée, notre interlocuteur indique que sur les 50 postes transformateurs prévus, 32 abris génie civil ont été achevés, 20 postes raccordés et 12 autres mis en service. L'opération d'équipement n'a touché que 25 postes implantés dans les sites sécurisés. La réalisation des 74 km linéaire du réseau électrique, également prévus dans le plan d'urgence, en est à 50% d'achèvement, précise le DDE.