Afin de mieux cerner les raisons et les facteurs faisant croître le crime et la violence dans tous leurs aspects dans la société algérienne, arabe et dans le monde, la faculté des lettres et des sciences sociales de l'université de Blida a organisé récemment un colloque international traitant du thème du crime et de la société. Durant deux jours, 60 sociologues venus des quatre coins du pays et de quelques pays arabes ont ainsi tenté de décortiquer le phénomène de la criminalité et ses différents aspects dans le monde. Sous l'égide du Dr Djamel Maâtouk, président du Conseil scientifique de la faculté en question, avec la participation des docteurs Kamel Omran (Syrie) et Chaâbane El Ghazaoui (Jordanie), de longs débats ont été animés sur la violence juvénile, l'impact des jeux vidéo sur le comportement des enfants, la violence à l'égard des femmes et bien d'autres thèmes encore. « L'organisation d'une telle rencontre s'avère très importante au vu de la croissance, de la diversité et de l'importante propagation du crime dans la société. Nous rencontrons même aujourd'hui des crimes qui, dans un passé récent, relevaient de l'imaginaire. Le crime a même évolué au point d'être un commerce très rentable, engageant parfois les franges instruites et civilisées de la société, comme le commerce de la drogue et le trafic d'organes », expliquera le Dr Maâtouk. Et d'argumenter ces propos en indiquant, chiffres à l'appui, qu'en Algérie seulement, il existe 28 centres d'accueil pour enfants nés sous X, 500 000 élèves expulsés des écoles, dont 75% d'entre eux sont livrés au chômage et à la rue, ainsi que le nombre de mineurs qui ont déjà intégré le monde du travail. Ils dépassent, selon ses dires, un million d'enfants. « Ce chiffre classe l'Algérie à la tête des pays arabes en ce qui concerne le travail des enfants », avancera-t-il. Aussi, selon lui, le crime est une suite de facteurs endogènes et exogènes à la société. Enfin, d'après les organisateurs de ce colloque international, des actions de coopération entre les sociologues, les collectivités locales et les forces de l'ordre doivent être concrétisées, afin de mieux lutter contre la violence et la criminalité.