Il est de coutume pour l'Algérie de n'apprendre à nager qu'une fois jeté dans l'eau trouble. Après avoir adhéré aux zones de libre-échange et constaté l'impact négatif sur son industrie, notre pays est en train de gérer maintenant une situation où il doit sauver les meubles et limiter les dégâts. Devant les déboires des exportateurs algériens, le gouvernement réfléchit à des actions pour appliquer le fameux principe de réciprocité que dicte ce genre de situation. La commission technique de suivi et d'évaluation des zones de libre-échange a été ainsi chargée d'élaborer une liste négative de produits qui ne pourront pas bénéficier des avantages qu'offre la GZALE pendant une certaine période pour permettre aux industriels algériens de se redéployer et se remettre à niveau, et aux industries naissantes de s'imposer. La liste en question est en cours d'établissement, en concertation avec les organisations professionnelles. Cette liste sera ensuite soumise à la Ligue arabe qui traite ce genre de requêtes. L'Algérie compte mettre en avant l'argument de son arrivée tardive à la GZALE pour demander un sursis supplémentaire, avant d'ouvrir totalement son marché aux pays arabes. L'accord avait été signé entre les autres pays arabes en 1998 à Tunis. Il prévoyait un démantèlement sur cinq années. Le ministère du commerce compte aussi promulguer un texte réglementaire qui permettra l'instauration de barrières non tarifaires pour lutter contre les actes de commerce qui ne sont pas toujours dans l'esprit d'une zone de libre-échange. Les autorités algériennes pourront ainsi bloquer des produits, s'ils jugent qu'ils ont fait l'objet de dumping. La consignation des droits de douane est envisagée en outre pour les articles dont l'origine n'est pas clairement déterminée. Lorsqu'on doute de l'origine d'un produit, la douane algérienne peut demander à l'importateur de verser les droits de douane. Il ne sera remboursé que si l'enquête confirme l'origine. Il y a quatre ou cinq produits pour lesquels cette procédure est déjà effective et systématique. Il s'agit, entre autres, du sucre, du glucose, de l'amidon et du maïs.