Le ministre français de l'Immigration, Eric Besson, a défendu hier à Dakar sa politique d'immigration et d'identité nationale, en rejetant l'accusation de vouloir faire de la France « une forteresse ». « Les bêtises dites par des politiques français, elles, traversent la Méditerranée, parfois l'Atlantique. Il est normal que vous les entendiez en Afrique », a dit M. Besson, lors d'un point de presse à l'occasion d'une visite au Sénégal. Il répondait à une question sur un lien éventuel entre immigration et le débat sur l'identité nationale lancé en France. « La France reste le premier pays européen en matière d'asile, le deuxième au monde après les Etats-Unis », a dit le ministre français qui s'exprimait à l'Institut culturel français Léopold Sédar Senghor. Selon lui, « La France accueille sur son sol 200 000 étrangers au titre du long séjour chaque année. Elle accorde la nationalité à 110 000 personnes par an et 30% des mariages (en France) sont des mariages mixtes », c'est-à-dire entre Français et étrangers. « Etre Français, ce n'est pas une race, ce n'est pas une couleur de peau, ce n'est pas une religion », avait auparavant dit M. Besson dans un discours. Egalité, fraternité… laïcité « L'identité nationale française est un concept évolutif. C'est être héritier d'un certain nombre de valeurs, d'un patrimoine, d'une histoire. Ce sont des valeurs d'actualité : liberté, égalité, fraternité, laïcité », a-t-il précisé. La politique française ne vise pas à édifier « une forteresse ou une barrière à l'entrée en France, pays qui a toujours été une terre d'immigration, de passage, de brassage et de d'intégration », s'est-il défendu. Il a rendu hommage au premier président du Sénégal, Léopold Sédar Senghor, « un grand visionnaire », et aux tirailleurs sénégalais qui « ont fait tous les sacrifices, jusqu'au sacrifice suprême » chaque fois que la France a été menacée, notamment lors des deux Guerres mondiales. « Il nous faut être à présent justes et reconnaissants pour les sacrifices consentis et la décristallisation des pensions (des tirailleurs sénégalais pour les aligner sur celles de leurs homologues français) désormais acquise va dans ce sens », a dit M. Besson.