La conférence de l'opposition, organisée hier après-midi à l'hôtel Mazafran de Zéralda, à l'ouest d'Alger, a réussi à faire asseoir côte à côte Saïd Sadi, l'ancien président du Rassemblement pour la culture et la démocratie (RCD), et maître Mokrane Aït Larbi, qui ont d'ailleurs longuement devisé avant le début des travaux. Il faut dire que la crème de la classe politique algérienne était là. C'est l'ancien chef de gouvernement, Ahmed Benbitour, qui a présidé la conférence, aux côtés de Laloui Belmokhi d'Ennahda, de Fatiha Benabou (constitutionnaliste) et de Salah Dabouz (militant politique). Ont répondu aussi à l'appel de la Coordination nationale pour les libertés et la transition démocratique l'ancien chef de gouvernement Mouloud Hamrouche, l'ancien candidat à l'élection présidentielle du 17 avril Ali Benflis, qui a prononcé un discours au nom du Pôle pour le changement qu'il préside, ainsi que Ali Yahia Abdennour, l'infatigable militant des droits de l'homme qui, du haut de ses 90 ans, veut apporter sa contribution à la construction d'une alternative démocratique. Aux côtés, évidemment, des initiateurs de la conférence, en l'occurrence les présidents du RCD Mohcine Belabbas, du Mouvement de la société pour la paix (MSP) Abderrazak Makri, Abdallah Djaballah du Parti pour la justice et le développement et Soufiane Djilali président de Jil Jadid. Parmi les invités à cette conférence, d'anciens dirigeants du Front islamique du salut (FIS) : Abdelkader Boukhamkham, Kamel Guemazi et Ali Djeddi. C'est ce dernier qui a parlé au nom du parti dissous. Et c'est la première fois depuis la dissolution du FIS qu'un de ses responsables est invité à discourir à une tribune. Le Front des forces socialistes (FFS), qui a décidé à la dernière minute de prendre part à cette conférence, était représenté par son premier secrétaire, Ahmed Betatache. D'autres personnalités politiques ont pris part à ce congrès de l'opposition, entre autres Djamel Zenati, Saïd Khellil, Mustapha Bouhadef et Ahmed Hamadache (anciens responsables du FFS). L'on comptait aussi la présence d'anciens cadres du RCD, à l'instar de Hocine Nia ou encore de Madjid Yousfi. Abdelaziz Ben M'hidi, ancien militant du RND, n'a pas non plus manqué à l'appel. Sans oublier Karim Tabbou en dissidence avec l'ancien parti de Hocine Aït Ahmed dont il a été pendant longtemps le premier secrétaire avant de projeter de créer sa propre formation politique. A noter aussi la présence d'universitaires, dont Rachid Tlemçani. Le seul à avoir manqué ce rendez-vous est l'ancien chef de gouvernement Sid Ahmed Ghozali, qui se trouverait à l'étranger. Autrement dit, toute la classe politique s'identifiant aux idéaux et au projet de la Coordination nationale pour les libertés et la transition démocratique était présente, hier, à la conférence de Mazafran que l'ancien président du RCD, Saïd Sadi, a quitté précipitamment. Il serait, selon des indiscrétions, mécontent du déroulement des travaux.