Pendant que l'opération de relogement des bénéficiaires de logements sociaux bat son plein à travers la wilaya, 800 familles sont confinées dans des habitations exiguës de type F1 depuis des années. Pourtant, lors de la visite qu'il a effectuée dans la wilaya en novembre dernier, le premier ministre avait pris la décision de reloger ces familles dans des appartements F3, rappelant que le président de la république avait interdit la construction de ce segment de l'habitat. Or, sa promesse est restée lettre morte sans qu'aucune explication ne soit fournie aux plaignants. M.Sellal avait été interpellé sur le sujet par des citoyens en détresse lors d'une rencontre avec la société civile. Ces derniers ont mis en évidence les situations dramatiques dans lesquelles vivent les occupants concernés, entassés dans de minuscules pièces. Cependant, on croit savoir que la décision du premier ministre n'a pas été suivie d'effet du fait de «lenteurs bureaucratiques» au niveau du ministère de l'habitat. Par ailleurs, la protestation qui a suivi l'affichage des listes des bénéficiaires de logements sociaux a débouché sur des mouvements de contestation un peu partout à travers la wilaya. Hier, c'était au tour de demandeurs de la commune de Bouzeghaia de manifester leur colère en fermant l'édifice communal. La veille, de nombreux protestataires ont occupé le siège de la daïra de Chlef pour exiger un réexamen de leur cas. On reproche aux commissions d'attribution des daïras d'avoir «arrêté les listes des bénéficiaires dans la précipitation», mais cela n'a pas empêché les autorités locales de poursuivre l'opération d'attribution des nouveaux logements.