Le chef de la diplomatie espagnole, Miguel Angel Moratinos, dont le pays va prendre en janvier la présidence tournante de l'Union européenne, a dit avoir pour objectif la création, dès 2010, d'un Etat palestinien vivant en paix aux côtés d'Israël. « Mon rêve est d'œuvrer en vue d'avoir enfin, en 2010, un Etat palestinien vivant en paix aux côtés d'Israël », a-t-il déclaré à Bruxelles lors d'une conférence de presse. « Je ne peux pas donner de garantie » que cela se produira, « mais c'est ce pour quoi nous allons nous battre », a-t-il dit. « Pourquoi devrions- nous attendre pour avoir un Etat palestinien ? Nous avons un Etat israélien, pourquoi devrions-nous attendre pour avoir son voisin ? », s'est-il interrogé. « Il ne sera pas facile » d'y parvenir, mais cet Etat « est nécessaire et le plus tôt sera le mieux », a encore dit le ministre, qui fut, de fin 1996 à 2003, l'envoyé spécial de l'UE pour le Proche-Orient. L'Union européenne a exprimé en parallèle, hier, sa désapprobation de la décision du gouvernement israélien d'accorder des crédits supplémentaires à des colonies juives en Cisjordanie occupée, en incluant ces secteurs dans les zones de « priorité nationale ». Cette décision « empêche la création d'un climat propice à la reprise des négociations sur une solution à deux Etats », a estimé la présidence suédoise de l'UE dans un communiqué. Depuis le 1er décembre, l'UE dispose d'une haute-représentante aux Affaires étrangères, Catherine Ashton, qui préside toutes les réunions des chefs de la diplomatie de l'UE. Mais l'Espagne entend apporter sa contribution là où cela sera utile, notamment sur le Proche-Orient, a dit M. Moratinos. « Le ministre espagnol des Affaires étrangères est à la totale disposition de Mme Ashton. Elle a tous les outils pour déployer sa nouvelle fonction. L'Espagne peut être utile sur le Proche-Orient, l'Amérique latine, l'Afrique du Nord ou la Méditerranée, pour des raisons historiques ou d'expérience », a-t-il dit. Mme Ashton a annoncé cette semaine qu'elle se rendrait « prochainement » au Proche-Orient. A compter du 1er janvier 2010, en vertu du Traité de Lisbonne, l'UE sera dotée d'un président permanent du Conseil européen, le Belge Herman Van Rompuy, de Mme Ashton pour coordonner sa diplomatie et d'une présidence tournante semestrielle revenant à l'Espagne. Cette présidence tournante est maintenue pour toutes les réunions autres que celles des chefs d'Etat et de gouvernement (présidée par M. Van Rompuy) et celles des ministres des Affaires étrangères. La question étant de savoir comment ces différentes présidences peuvent coexister.