Le festival sera animé par quelque 240 comédiens représentant 20 pays, dont l'Algérie. Le Canada, à travers une troupe programmée avec sa pièce The last 15 seconds, ne sera pas là. Le sentiment d'insécurité provoqué par l'exécution de l'otage français semble avoir présidé à cette déprogrammation de dernière minute. Mais a été confirmée la présence de six pays européens, dont la France, l'Italie, la Belgique et le Portugal, cinq pays subsahariens : le Congo, le Sénégal et le Bénin, ainsi que quatre pays asiatiques, et le Liban. Le public est invité à se délecter d'une trentaine de spectacles dans les quatre salles du théâtre régional Malek Bouguermouh de Béjaïa (TRB) et de la Maison de la culture, en plus des espaces de proximité dans des cités universitaires, de certaines communes de la wilaya, à Bordj Menaïel, et aux théâtres de Tizi Ouzou et d'Alger. Organisée sous la thématique jumelant «Théâtre, port et cité», cette sixième édition aura un cachet méditerranéen que lui conférera la cérémonie d'ouverture programmée sur le pont d'un bateau au port de la ville. Un spectacle de danses et de lumières s'annonce déjà alléchant. Deux artistes femmes de la troupe des Colporteurs du théâtre de Metz présenteront une danse sur fil, avant qu'une Italienne ne présente une danse acrobatique à 17 m de hauteur. La scène sera ensuite cédée à El Hadi Cherifa, ancien directeur du ballet national algérien, pour un numéro en solo du haut de ses 75 ans. La troupe du TRB interprétera un extrait de sa dernière pièce Ibn Battuta de la Franco-Algérienne Elsa Hamnane, avant de laisser place aux danses palestiniennes aux rythmes de la fameuse debka. Le spectacle inaugural sera clôturé avec la prestation poético-musicale préparée par le musicien attitré du TRB, Bazou, et interprété par la comédienne Mounia Aït Meddour. C'est donc une dimension spectaculaire que la météo pourrait venir troubler en imposant, s'il pleuvait, de délocaliser ce programme de près d'une heure vers la Maison de la culture. La soirée inaugurale ouvrira en tout cas la voie au théâtre-cirque qui pourrait naître à Béjaïa avec le projet annoncé d'en implanter un au dôme de Tichy. Pour entrer dans le vif du sujet théâtral, la pièce inaugurale sera cette année portugaise : Elément, mise en scène par Daniel Cardoso, de la compagnie de danse Quorum ballet. «C'est une manière de découvrir un autre théâtre», a déclaré Omar Fetmouche, commissaire du FITB et directeur du TRB, lors d'une conférence de presse animée, dimanche, au TRB. Au chapitre des hommages, une exposition sera consacrée à Abdelkader Farah, scénographe algérien décédé en 2005 en Grande-Bretagne, à l'âge de 79 ans, tout comme sera invité au FITB un parent d'Albert Morin, en hommage à l'architecte du théâtre de Béjaïa. Et c'est d'ailleurs autour de «l'architecture, lieux et espaces théâtre» que sera organisé un colloque en marge du festival. Ainsi, outre l'expression corporelle et le théâtre féminin, une journée thématique sera consacrée à Kateb Yacine avec comme axe central sa pièce Le cadavre encerclé reprise et réadaptée par Farid Oukala et Djamel Abdelli dans deux spectacles distincts à voir le 31 octobre.