Sitôt dans la nature, nombre d'entre eux récidivent, au grand dam des policiers qui venaient à peine de les arrêter. De quoi démobiliser les plus tenaces. C'est ainsi que la spirale de la violence est enclenchée. D'ailleurs, l'insécurité et la violence sont montées d'un cran à Constantine. La semaine écoulée a été émaillée de plusieurs incidents dans les deux parties «chaudes» de la ville, à savoir la nouvelle ville Ali Mendjeli et les quartiers populeux Ziadia et Emir Abdelkader (ex-faubourg Lamy). Ainsi, après le triste épisode vécu par les habitants des unités de voisinage (UV) 13 et 14 début avril 2014, en pleine campagne électorale, un nouvel épisode de violence a secoué, la semaine dernière, l'UV19. Dès la tombée de la nuit, les choses se sont gâtées entre bandes rivales ; chaque prétexte est bon pour mettre le feu aux poudres : batailles rangées à l'arme blanche, voitures calcinées et cocktails Molotov contre les façades des immeubles et les services de sécurité. Fort heureusement, aucune perte humaine n'est à déplorer, mais jusqu'à quand ? Faut-il attendre l'irréparable pour agir ? Guerre des clans Les autorités de la ville observent, pour l'heure, un wait and see consternant et inexpliqué pour la population des quartiers concernés, d'autant que cette dernière craint justement de devoir continuer à subir, seule, le diktat de ces bandes de jeunes sans foi ni loi, terrorisant les citoyens honnêtes en instaurant un climat de psychose et de mal-être. Lors des incidents ayant éclaté entre jeunes de Ziadia et de la cité Emir Abdelkader, aucune arrestation n'a été signalée et, finalement, les émeutiers n'ont pas été inquiétés. C'est donc l'impunité pour ces délinquants qui risquent de continuer à prendre en otage certaines cités, en l'absence de réaction de la part des autorités compétentes. En fait, au fil des mois, essentiellement depuis une année, Constantine est devenue une agglomération où l'insécurité gagne du terrain, et ce, faute d'un dispositif coercitif mis en branle par les services de sécurité pour mettre un terme au despotisme de ces jeunes désœuvrés qui se battent pour le leadership. Que ce soit pour une affaire de gardiennage de parking ou autre activité délictueuse, comme la commercialisation de drogue notamment, c'est la guerre des clans. D'aucuns tentent d'imputer le désœuvrement des jeunes de ces quartiers à l'absence quasi-totale d'infrastructures de sport et de loisirs, mais cela paraît assez caricatural dans la mesure où, depuis des années, on se complaît dans un véritable déni de la réalité : le désastre de l'école obscurantiste qui a formé autant de malfaiteurs.