L'une des mesures phares de la LFC 2009 est celle relative à l'introduction du crédit documentaire (Credoc) comme seul moyen de paiement des importations. C'est le choc chez les sociétés d'importation, mais aussi les entreprises productives qui, prises au dépourvu, se voient obligées de s'adapter au plus vite à ce nouveau dispositif. Le Credoc suscite une levée de boucliers chez les chefs d'entreprise et les organisations patronales, dont le très influent Forum des chefs d'entreprise (FCE), qui n'ont pas manqué d'avertir sur les effets pernicieux de cette mesure sur l'économie nationale. L'outil de production de nombreuses entreprises a pâti de cette nouvelle donne. De nombreuses entités se sont vite retrouvées en rupture de stocks en matières premières. Le personnel des banques, souvent en manque de formation et d'informations, ne savait pas où donner de la tête devant le flux important de nouvelles opérations de crédits documentaires et ne faisait souvent pas la différence entre les importateurs et les industriels. A titre d'exemple, le nombre d'opérations a été multiplié par dix alors que le volume n'a augmenté que de 5% à la BNA, tandis qu'à la BADR, la moyenne d'opérations Credoc qui était, avant juillet 2009, de 80 par mois est montée à 400 par mois à la fin du mois de septembre. Devant les nombreuses doléances des chefs d'entreprise qui se plaignaient des désagréments du crédit documentaire, le gouvernement a décidé de lancer le dialogue avec les concernés pour lever, un tant soit peu, les contraintes sur les industriels qui ont pâti de cette mesure destinée à réduire la facture des importations. Le ministre des Finances, Karim Djoudi, s'est réuni cette semaine avec les présidents des organisations patronales (CAP, Cgea, Cipa, Cnpa, Seve et UNEP) et les principaux responsables du secteur bancaire (BEA, BNA, CPA, BDL et CNEP et l'association des banques et des établissements financiers, Abef), afin de discuter des mesures d'assouplissement pour les sociétés productives.