Soucieuse d'assurer aux jeunes comédiens une assise théâtrale, la direction du théâtre régional de Skikda a programmé, à cet effet, un cycle de formation visant surtout à leur inculquer les rudiments du métier. « Nos jeunes comédiens disposent, il est vrai, d'un talent inné et à l'état brut. Ils sont venus au théâtre par passion et n'ont pas eu la chance de bénéficier d'une formation académique spécifique. Nous devions, en tant que responsables, contribuer à l'émergence des jeunes talents et matérialiser les ambitions en leur permettant de suivre un cycle de formation cyclique », a déclaré la directrice du théâtre régional, qui précise ainsi : « Notre premier souci a été d'élaborer, dans le temps, un programme de formation sous forme d'ateliers, touchant plusieurs aspects du monde du théâtre. On a fait appel à cet effet à des formateurs connus sur la scène nationale, qui se relayeront pour apporter leur savoir-faire et assouvir leur soif d'apprendre et de se perfectionner, que j'ai agréablement relevée chez nos jeunes comédiens. » Le cycle de formation s'est déjà consolidé par la tenue de deux ateliers, et un troisième est actuellement en cours. Les deux premiers ont été assurés par deux grands maîtres de la formation théâtrale nationale, MM. Kechoud et Mayouf. Le premier a, durant cinq jours, inculqué aux jeunes comédiens les rudiments de l'éducation vocale. Au sujet de la nature de cette formation, ses objectifs, et des potentialités locales, M. Kechoud dira : « L'éducation vocale est un travail de longue haleine et notre atelier représente d'abord une première approche, mais je peux vous assurer que le résultat est assez conséquent. J'ajouterai que j'ai été très surpris par la grande disponibilité de ces jeunes à se perfectionner et à apprendre, sachant au départ que dans leur majorité ils sont venus au théâtre spontanément. On a d'abord commencé à les familiariser avec les rudiments de base relatifs à la respiration, à l'émission des voix et à explorer les variantes des voix. » Le même satisfecit a été exprimé par M. Mayouf, professeur à l'institut national des arts et métiers du spectacle, qui s'est chargé, lui, de l'atelier de formation de jeunes acteurs. Il ne cachera pas sa grande admiration pour le potentiel humain du théâtre régional de Skikda, et insistera sur le fait que « Sonia, qui connaît bien son métier, a opté pour la meilleure approche dans ses nouvelles fonctions en commençant par le juste chemin, qui est celui de la formation ». Au sujet de la consistance du stage, notre interlocuteur dira que ce premier contact a permis aux comédiens de « comprendre et d'apprendre le comportement sur scène ». Et d'ajouter : « A l'issue de ce travail, j'estime qu'ils ont appris que la sincérité reste primordiale dans le métier d'acteur ; on a d'ailleurs pensé à clôturer ces journées par un travail de groupe, concocté par les comédiens eux-mêmes et présenté sous forme de sketch incluant tous les ingrédients du métier d'acteur. » Le dernier atelier, actuellement en cours, est relatif à l'expression corporelle. Il est animé par M. Habes, l'un des plus prestigieux chorégraphes au niveau national, qui a eu à travailler dans plusieurs créations et autres spectacles tels Nouba Fi El Andalous, Falso, 100 abris et d'autres œuvres primées. Son apport consistera, selon ses dires, à « axer sur le travail corporel ». Au sujet des aptitudes des comédiens locaux, il dira qu'il a été ravi par leur gabarit et ne cachera pas sa satisfaction en déclarant : « J'ai relevé qu'il y a 6 éléments qui disposent d'une grande fluidité dans le corps et dans le geste. » Chose qui, selon lui, augure déjà de belles perspectives pour le théâtre régional de Skikda. Ce cycle de formation, qui n'en est qu'à ses débuts, est appelé à se poursuivre encore. Un fait qui démontre que le théâtre régional est bel et bien parti pour se faire une place de choix dans le gotha national. Ce ne sera qu'une juste reconnaissance des potentialités locales et pour l'abnégation d'une direction qui ne cache pas sa volonté de redonner au théâtre de Skikda ses lettres de noblesse.