De prime abord, l'idée du consensus emballe tous les participants à la conférence-débat animée hier par le FFS à Boumerdès. Néanmoins, ces derniers se sont montrés très réticents quant à l'aboutissement de la conférence nationale de consensus (CNC) attendue le 24 février 2015. Cette initiative vise «à construire une issue consensuelle, pacifique et démocratique». «Mais cela va-t-il se faire avec ou sans la participation de l'armée ?», se demande l'un des citoyens ayant pris part au débat. «Le réel pouvoir est détenu par l'armée jusque-là. Est-ce que cette institution a été approchée par le FFS ? De quelle manière va-t-elle participer à la conférence ?», s'interroge cet intervenant. A cette question, M. Laskri a préféré parler de l'implication de toutes les institutions du pouvoir à la CNC que d'appeler par son nom l'institution militaire ou d'affirmer si l'armée va participer ou pas à la conférence nationale. Lors du débat, la souveraineté de la conférence nationale du consensus et la création des organismes d'exécution des décisions qui en résultent ont été également soulevées. L'ex-premier secrétaire du FFS souligne que même la révision de la Constitution proposée par le pouvoir pourra être discutée lors de cette conférence nationale. C'est d'ailleurs, d'après ses dires, l'une des raisons pour laquelle la date du 24 février a été choisie. D'autres intervenants ont insisté sur la finesse avec laquelle les concertations doivent être menées. A ce propos, la diplomatie a été recommandée. M. Meziani reconnaît que ce n'est pas chose facile. Pour sa part, Ali Laskri, n'excluant pas le complot à l'égard de l'Algérie en provoquant la chute des prix du pétrole, déclare que la démarche du FFS ne s'inscrit pas dans l'immédiat et ses initiateurs ne sont pas pressés. Au sujet de la concertation entre deux positions radicales, celle des partis au pouvoir et celle des parties qui exigent un changement radical, M. Laskri, déclare que la démarche du FFS va aller au-delà des mandats institutionnels. Par ailleurs, le sénateur du FFS, Brahim Meziani, qualifie de «malheureux» l'attitude du Front du changement accusant son parti d'être du côté du pouvoir. «C'est honteux de dire que le FFS soutient Bouteflika», lance-t-il à l'adresse d'un étudiant reprochant au FFS de servir le pouvoir par cette initiative. Et de poursuivre : «Par la conférence nationale de consensus, le FFS cherche à sauver l'Algérie et non pas le système.»