L'opération de privatisation de l'unité Algal de M'sila, filiale du groupe Metanof, effectuée en 2006, considérée en son temps par le personnel fédéré dans une section syndicale comme étant « une véritable machination », continue à alimenter la contestation des 270 travailleurs, qui se sentent jetés en pâture, après la cession de leur unité à la société algéro-jordanienne Algal Plus, de droit privé algérien. Laquelle, à en croire la section syndicale de l'entreprise, ne semble être tenue par aucun engagement envers le collectif des travailleurs. Cette situation de dispense d'engagement a fait de la mise à disposition du contrat de cession des actifs industriels le mobile des actions de protestation menées par les 270 travailleurs durant ces derniers jours. Après l'action de protestation menée au sein de l'unité le 11 novembre dernier, l'assemblée générale, tenue le 15 décembre en présence du directeur d'Algal Plus et de l'inspecteur du travail, a réitéré la principale revendication des travailleurs, à savoir la remise du contrat définitif de cession des actifs d'Algal, filiale Metanof. « Pour l'appréhension de sa teneur et les dispositions inhérentes à notre carrière professionnelle, cette revendication est rendue incontournable », lit-on dans le PV de l'assemblée générale. « Surtout que, poursuit-on dans ce rapport, les engagements pris en matière d'investissement, de formation et de développement de l'unité n'ont pas été tenus, et la situation socioprofessionnelle des travailleurs n'en finit pas de se dégrader. » Dans le sillage de ce mouvement de protestation, le collectif des travailleurs, lit-on dans ce compte rendu de l'AG, s'interroge sur l'éclipse du PDG du groupe Metanof, M. Senoussi, qui a la charge du suivi des engagements contenus dans le contrat de cession des actifs de l'unité de M'sila. Signalons au passage que, selon les termes du contrat de cession, « les engagements en matière d'investissement, qui devraient atteindre durant la première année 630 millions de dinars, n'ont pas été respectés par Algal Plus », nous dit Serrai Bouzid, chef de la section syndicale. En outre, lit-on dans le PV de l'AG, « cette privatisation avait tout l'air d'une véritable machination tissée au détriment des travailleurs, lesquels ont voté, en présence d'un huissier de justice, contre la cession des actifs de l'entreprise. Ils réclament aussi aux hautes autorités du pays d'ouvrir une enquête sur cette privatisation ». Cette privatisation a été en fait le coup de grâce donné à l'unique unité de transformation d'aluminium en Algérie. Après avoir été saignée à blanc par des importateurs nationaux qui, à la faveur d'une convention inique entre l'Algérie et la Jordanie, ont été des relais de sociétés jordaniennes de production de profilés d'aluminium et ont inondé le marché algérien, Algal a fini par tomber dans l'escarcelle de l'alliance algéro-jordanienne.