Les travailleurs de l'unité PAF de la filiale Tubprofil du groupe Anabib de Réghaïa ont poursuivi, hier, leur mouvement de grève entamé samedi dernier pour protester contre la privatisation de leur entreprise. Au deuxième jour de la contestation, ils ont été rejoints par leurs collègues des deux autres unités, la PTS et l'unité d'Oran, selon les organisateurs du mouvement de protestation. Ainsi, « plus de mille travailleurs que compte la filiale dans ses trois unités (2 à Réghaïa et 1 à Oran) ont ainsi gelé leurs activités jusqu'au retrait de la décision de privatisation », nous a déclaré un syndicaliste, hier au siège de la PAF, sis à la zone industrielle de Réghaïa. « Nous nous plaignons surtout de ne pas avoir été associés à la décision, ni même informés », nous a dit le représentant syndical des travailleurs, M. Tariaki. Chose que réfute la direction générale dans une correspondance adressée aux syndicalistes. « Nous vous rappelons que nous avons toujours entretenu la communication et donné les informations sur les différentes étapes du processus du partenariat/privatisation des unités et filiales du groupe Anabib avec l'ensemble des soumissionnaires qui ont déposé des offres », lit-on dans ladite correspondance. « Ce dispositif de communication et de dialogue s'est fait à travers l'ensemble des réunions périodiques entre les partenaires sociaux et l'employeur ainsi que par les organes de gestion », précise la direction générale. « Persuadée que l'esprit de dialogue et de concertation, qui a toujours dominé entre le président du groupe et les partenaires sociaux, continuera à prévaloir dans l'intérêt de tous », la direction a programmé des réunions avec les cadres syndicaux, dont l'une est prévue pour aujourd'hui (lundi) et une autre pour la fin de la semaine ou le début de la semaine prochaine. Pour leur part, les travailleurs écrivent dans une déclaration rendue publique avant-hier : « Vu l'absence totale d'information, vu que les indicateurs économiques de l'unité sont performants ; considérant que la décision de privatisation qui touche directement aux intérêts des travailleurs est un acte caractérisé de marginalisation des premiers concernés, nous la rejetons complètement et demandons à toutes les parties concernées de l'annuler. » Les travailleurs nous ont déclaré hier qu'ils ne reprendront le travail qu'une fois leur revendications satisfaites, car ils ne s'expliquent pas « ce qui pousse le Conseil des participations de l'Etat à privatiser une entreprise qui a toujours été bénéficiaire ». « Nous avons de tout temps eu les 35% de la prime de rendement collectif », soulignent les syndicalistes. Selon certaines indiscrétions, c'est le groupe Cevital de Issad Rebrab qui vient d'acquérir Tubprofil. Notre tentative de voir les responsables du groupe afin d'entendre leur version a été vaine, car à la direction, on nous a répondu que le PDG du groupe était absent. A préciser que cette entreprise est spécialisée dans la production des tubes en acier et d'autres produits profilés.