En situation de suspens depuis plusieurs jours, les travailleurs du groupe des entreprises du ciment de l'Est (ERCE) s'inquiètent sérieusement du sort qui leur sera réservé dans les jours à venir, après les informations colportées sur une éventuelle disparition du groupe. Dans une correspondance adressée le 27 décembre dernier au ministre des Participations et de l'Investissement, et dont nous détenons une copie, le personnel exprime ses vives préoccupations et demande des explications après avoir appris par surprise la création du nouveau groupe GICA Alger. « Aucune information écrite ne nous a été communiquée par la haute instance de l'Etat, ni par notre partenaire social pour apaiser les esprits », lit-on dans la requête des travailleurs. « C'est le flou total qui entoure l'avenir du groupe, est-ce qu'il a disparu ou va-t-il disparaître un jour après une assemblée générale extraordinaire pour être remplacé par une autre entité régionale ? Et les décideurs vont-il garantir les postes de tous les travailleurs sans exception ? » s'interroge Fatiha Khellaf, déléguée du personnel du groupe ERCE-GIC. « Nous vivons honnêtement de notre seule et unique ressource qui est notre salaire et nous ne voulons pas être les victimes du marché parallèle pratiqué durant la tension sur le ciment par certains barons anonymes », affirme la représentante des travailleurs. Cette dernière déplore la décision prise par la direction générale du groupe de proroger le mandat des cadres dirigeants pour une année, alors que tout le staff actuel est dans la même situation que tous les travailleurs sans exception ni discrimination. « Nous refusons catégoriquement toute proposition d'affectation informelle vers d'autres filiales que nous considérons comme une formule de réduction d'effectif ou de compressio », fait savoir Fatiha Khellaf dans une réclamation adressée à la direction générale du groupe ERCE. Notre interlocutrice ne manquera pas d'interpeller au nom du personnel le chef du gouvernement et le président de la République pour intervenir afin de sauvegarder les postes de travail. « Cela fait des années déjà que les travailleurs n'avaient même pas le droit, malheureusement, de se rapprocher des cimenteries de l'Est ou de leurs dépôts pour recommander au moins une fois par an leurs familles ou leurs proches », regrette amèrement la déléguée du personnel. Pour rappel, les rumeurs sur la dissolution surviennent après une longue période où le prix du sac de ciment a connu des hausses vertigineuses. Il y a quelques semaines, l'ex-PDG du groupe ERCE a été inculpé pour passation d'un important marché avec un transporteur privé, en violation de la réglementation régissant les marchés publics.