Les maldes mentaux investissent le centre-ville, notamment le boulevard principal, l'avenue de l'Indépendance (route de Biskra), ils semblent être davantage présents durant les heures de pointe, au fur et à mesure que grossit la foule. Ils arrivent souvent à semer la panique et ce sont les femmes qui sont les plus visées ; celles-ci appréhendent l'idée d'être prises pour cible, physiquement parlant. Cela, sans parler de la gêne occasionnée à la foule par le langage grossier proféré à la criée par ces personnes, ou encore la nudité malvenue de certains, qui parfois font leurs besoins sur la voie publique. Faut-il que soient enregistrés des cas graves d'agression pour qu'on assiste à une prise de conscience de la part de l'administration concernée et à une réaction à la mesure du phénomène, dans l'intérêt de tous ? Selon Maâmeri Saâdi, directeur de l'action sociale (DAS), la majorité de ces individus est originaire de la ville de Batna et bénéficiaire d'une prise en charge englobant l'assurance sociale, une pension mensuelle de 4000 DA, et les médicaments gratuit. En outre, ajoute notre interlocuteur, la DAS, en collaboration avec les services de sécurité et ceux de la Protection civile, a déclenché depuis le 20 décembre dernier, un programme de ramassage de ces personnes, du moins pour celles qui n'ont pas de foyer. Batna, où l'on recense environ 4 700 handicapés, toutes catégories confondues, et un chiffre important de SDF, ne compte pas, hélas, une infrastructure d'accueil destinée à ces catégories, à l'instar d'autres wilayas qui ont les fameuses Diar Rahma. En revanche, on s'attend à réceptionner dans quelques mois la maison du SAMU social, implantée à Kechida, et qui devra servir à accueillir ces cas. Cela dit, le problème de cas de malades mentaux dangereux, qui déambulent dans la ville à leur guise, reste posé. Et la responsabilité en incombe à la commission de daïra créée il y a de cela quelques années, et dont l'action demeure à ce jour timide, voire inexistante sur le terrain. Cette structure devrait être réactivée et prendre ses responsabilités pour éviter des incidents fâcheux, débarrasser la ville d'un phénomène d'un autre âge et aussi préserver la dignité de ces malades et celle de leurs familles. Au sujet de ces familles, le DAS considère que dans 80% des cas, elles sont la source du problème du moment, qu'elles n'assurent pas la régularité du traitement médical et sont incapables de prendre convenablement en charge le malade, qui finit dans la rue.