L'heure de vérité a sonné pour les Verts appelés à chasser (tous) les démons qui ont hanté leurs nuits ces derniers jours. La rencontre de ce soir (20h15) face au Gabon revêt une importance qui dépasse le cadre d'une simple sortie officielle. Il faut dire qu'avec deux points seulement, au bout de trois journées, l'équipe d'Algérie accuse un déficit au tableau de marche, et cela risque de lui coûter la qualification au moins à l'une des deux compétitions majeures (Coupe du monde et CAN 2006). L'ambiance générale qui a présidé au déroulement du stage entamé à Alger et poursuivi à Annaba a nettement laissé entrevoir une sorte de pression sur le groupe et son encadrement. Les deux entités ont mesuré toute l'ampleur que peut engendrer, sur l'environnement et le climat ambiant, un résultat négatif face au Gabon. Avec deux points au compteur, les deux sélections se partagent la queue du classement. C'est dire combien sera capitale l'issue du rendez-vous de ce soir. Le doute s'est peu à peu incrusté dans les esprits au point que la mobilisation générale a été décrétée. Le sélectionneur Robert Waseige n'est pas le dernier à conclure : « La rencontre face au Gabon est importante car elle va conditionner la suite de notre parcours. Une victoire relancerait la machine et ouvrirait de nouveaux horizons à la veille de la fin de la première partie des éliminatoires. » Il est conscient de la difficulté de la tâche qui attend les Verts, appelés à se ressaisir dans les meilleurs délais pour regagner la confiance de tous ceux qui croient en cette sélection. Depuis leur arrivée à Annaba, les sélectionnés ont fait le maximum pour sortir vainqueur du match à six points qu'ils livreront dans quelques heures. Cette forme de pression gagner à tout prix peut jouer un mauvais tour aux Verts dans la mesure où elle risque de les inhiber au lieu de les libérer. C'est là aussi le prix à payer lorsqu'on veut croiser au large de la haute compétition. Là c'est le scénario catastrophe qu'on ne souhaite, bien sûr, pas à l'équipe d'Algérie. L'impatience manifestée ces derniers jours, par une partie de l'environnement, à l'endroit de la sélection n'est pas faite pour rassurer. La pression qui en a découlé automatiquement est à la limite néfaste parce qu'elle place le groupe au pied du mur au moment où il a le plus besoin de soutien et de signes d'encouragement. Revendiquer purement et simplement la qualification des Verts à la phase finale de la Coupe du monde 2006 est irréaliste dans le contexte actuel du football algérien. C'est un exploit au-dessus des possibilités de notre football. Ce dernier n'a rien à faire à la grande fête du football mondial. Il ne le mérite pas dans la conjoncture actuelle parce qu'il n'a pas le niveau pour faire partie du gotha du football mondial. Aller à la Coupe du monde 2006 serait le plus mauvais service qui serait rendu au football algérien qui n'a pas encore fini de payer la note (salée) de l'autosuffisance qui s'est emparée du monde du ballon rond au lendemain des deux participations à la Coupe du monde en 1982 et 1986. Cela ne veut nullement dire qu'il faille abdiquer et laisser le champ libre aux autres adversaires du groupe. Jouer à fond doit rester le leitmotiv de tous ceux qui jouent ou dirigent, à tous les niveaux, la sélection et le football. Aujourd'hui, l'équipe nationale a simplement les moyens d'arracher le billet pour la CAN 2006 en Egypte. La qualification à la Coupe du monde 2006 serait un authentique exploit qui, malheureusement, paraît loin d'être accessible. Bien sûr, le football n'est pas une science exacte : sur un match, tout reste possible. Celui de ce jour semble être dans les cordes des camarades du capitaine Mansouri. Prendre les matches un par un reste l'objectif des Verts en attendant Kigali (Rwanda) le 9 octobre pour dresser le bilan de la première phase. Il serait bon que les Verts atteignent ce cap avec huit points, c'est-à-dire battre consécutivement le Gabon et le Rwanda. Le reste viendra après.