Annoncée au début de l'année en cours, la création des wilayas déléguées dans le sud du pays devient effective. Deux décrets présidentiels portant création de 10 nouvelles circonscriptions administratives ont été adoptés, dimanche, en Conseil des ministres. Ainsi, ce n'est pas un nouveau découpage administratif tel que promis par les partisans du président Bouteflika lors de la campagne électorale pour la présidentielle d'avril 2014, mais juste des structures administratives qui doivent dépendre des walis en exercice dans les wilayas concernées. Le nombre de wilayas déléguées qui seront créées a été également revu à la baisse. Ce ne sont pas 11 circonscriptions, mais 10 seulement qui seront réparties sur les wilayas d'Adrar, Biskra, Béchar, Tamanrasset, Ouargla, Illizi, El Oued et Ghardaïa. «Ces circonscriptions administratives seront dirigées par des walis délégués, placés sous l'autorité des walis territorialement compétents», précise le communiqué du Conseil des ministres. Ces nouvelles «administrations» devront bénéficier, selon la même source, des structures nécessaires au bon accomplissement de leurs missions. «Ce nouveau dispositif administratif, qui sera immédiatement mis en œuvre à travers les wilayas du Sud, sera étendu en 2016, à travers des wilayas des Hauts Plateaux», ajoute le communiqué en question, précisant que ces deux «textes viennent mettre en œuvre des décisions prises par le président de la République, lors d'une réunion restreinte consacrée au développement des wilayas du Sud et des Hauts-Plateaux». Dans son intervention, à l'issue de l'examen de ce dossier, le président Bouteflika, lit-on dans le même communiqué, a «ordonné au gouvernement de doter ces nouvelles circonscriptions administratives de toutes les ressources humaines nécessaires pour garantir le bon accomplissement des missions qui leur sont dévolues». Il a également demandé qu'«une attention particulière (soit) accordée à la promotion de l'investissement à travers les wilayas du Sud et des Hauts-Plateaux, lesquelles bénéficient déjà de conditions particulièrement avantageuses à cet effet», lit-on dans le même document. Le chef de l'Etat, ajoute le communiqué du Conseil des ministres, a «précisé que c'est par des investissements à la hauteur des multiples opportunités disponibles dans les wilayas du Sud et des Hauts-Plateaux que sera davantage satisfaite la demande d'emplois dans ces contrées, renforcée aussi la diversification de l'économie nationale et concrétisée davantage la politique nationale d'aménagement du territoire». Cette décision répond-elle aux aspirations des populations du Sud ? En tout cas, les citoyens qui n'habitent pas les chefs-lieux de wilaya exigeaient, depuis de longues années, la création de leurs propres wilayas. De son côté, la classe politique nationale plaidait pour la décentralisation, qui supposait une réelle réforme de l'Etat. Ces wilayas déléguées ne répondent pas à ces revendications, comme elles ne régleront pas tous les problèmes dont souffrent les habitants du Grand-Sud.