La maison de jeunes de Naciria, à l'est de Boumerdès, est plongée dans le noir depuis près de deux mois. Cette infrastructure, devant abriter les activités culturelles et servir de lieu de rencontres pour les jeunes, est dépourvue de l'énergie électrique depuis le 15 novembre dernier, date de la coupure, par les services de Sonalgaz, du courant pour non payement des créances dont le montant avoisine 20 millions de centimes. Malgré les réclamations incessantes du directeur et des responsables de l'association des activités de jeunes (AAJ), le courant n'est toujours pas rétabli, au grand dam des habitués des lieux. Ainsi, les jeunes stagiaires qui y sont inscrits pour recevoir une formation en couture ou en informatique, n'arrivent plus à digérer l'indifférence et le retard mis par les responsables du secteur de la DJS à rétablir le courant afin de reprendre leur stage. Malgré cela, aucun responsable n'a jugé utile de régler les factures impayées, dont certaines remontent à 2003. « Tout le monde se rejette la balle sur cette question. Nous avons exposé le problème à la DJS et à l'ODEJ afin de trouver une solution immédiate au problème, mais en vain. Le DJS nous a signifié que c'est au responsable de l'ODEJ qu'incombe la responsabilité de payer les factures, mais ce dernier fait la sourde oreille et nous renvoie. Cela, bien que l'argent et les frais d'inscriptions des stagiaires reviennent tous à la direction qu'il dirige », nous dira un membre de l'AAJ avec amertume. Ceux qui payent les frais de cette fuite des responsabilités sont toujours les jeunes et les associations locales. Récemment, pour organiser une pièce de théâtre pour enfants, les membres de l'association Tamussni ont été contraints, pour éclairer la scène de la salle de spectacle, de « ramener » le courant à partir du CEM Achaïbou Saïd. Aujourd'hui, cette maison de jeunes qui a été réhabilitée avec plus de 10 millions de dinars en 2008 n'est plus le lieu de prédilection des jeunes en quête de divertissement et de savoir. L'absence de l'énergie électrique n'est pas le seul problème qui pousse à déserter les lieux. Le manque de personnel et d'encadreurs est flagrant. La bibliothèque est vidée de son fonds documentaire. Le cybercafé a fermé en été dernier, après un mois de mise en service.