C'est un citoyen au bord de la crise de nerf qui s'est présenté hier à notre rédaction pour exposer le calvaire qu'il a vécu avec la poste. Cela fait quinze jours que ce résident du quartier Sidi El Bachir tente de retirer un simple relevé de compte demandé par l'entreprise qui l'emploie pour régler un différend administratif. Il y a près de deux mois, la grande poste a instauré le système du ticket d'attente pour tenter de réguler l'immense affluence de la population pour cause de manque d'infrastructures mais surtout pour cause de concentration des prérogatives de cette instance. « Avant-hier, je me suis présenté à 8 h 30, on était déjà au numéro 119. Moi, j'ai retiré le 406. Ce système est inefficace car en fin de journée, à l'heure de la fermeture, les employés arrêtent le travail et celui dont le numéro n'est pas appelé doit refaire à zéro la procédure le lendemain. » Si le retrait du relevé de compte pouvait se faire dans n'importe quelle antenne de la poste, il ne perdrait pas son temps à attendre pour rien. En effet, durant quinze jours, il est renvoyé d'un bureau de poste à l'autre sans résultat. « De Sidi El Bachir, on me demande d'aller à Bir Djir, de là, je me retrouve à la poste Saint Charles mais rien n'y fait, on me fait savoir que seule la grande poste peut régler mon problème mais pour cela, il faudrait que je passe la nuit sur place pour espérer retirer un ticket ‘'gagnant''. » La rareté des imprimés est un autre problème soulevé par les citoyens. C'est le cas de l'imprimé relatif aux opérations financières postales. « Je suis obligé d'effectuer des virements mensuels et le manque de ces fiches perturbe mon travail », indique une employée gérante de la régie publicitaire d'une entreprise privée. « Plusieurs fois, ajoute-t-elle, j'ai été renvoyée à la poste Saint Charles pour retirer ces imprimés qui, normalement, doivent être disponibles partout. » Le manque d'infrastructures fait que tous les bureaux sont submergés. Qu'attend Algérie Poste pour investir ?