La contestation sociale s'amplifie de jour en jour autour de deux revendications qui ne concernent pas uniquement la région du Jujube. En effet, plusieurs localités ont été le théâtre de mouvements de protestation auxquels ont pris part non seulement des jeunes mais aussi des chefs de famille. Les uns réclament le droit à un emploi, les autres demandent un peu plus d'équité et de transparence dans l'attribution des logements socio-locatifs (LSL). Sidi Salem, El Bouni, El Hadjar, Sidi Amar et Annaba, qui comptent une formidable concentration humaine, représentent pour le moment les lieux où s'expriment le plus cette protesta qui a tendance à s'inscrire dans la durée en l'absence de perspectives réelles dont le wali de Annaba peine seul à envisager. Entachées souvent de manipulations, les manifestations relatives à l'accès à un emploi ont surtout ciblé les sièges des APC. Faut-il signaler dans ce cadre que l'hôtel de ville a failli être saccagé par de jeunes chômeurs en quête d'un contrat de travail au titre du dispositif d'aide à l'insertion professionnelle (DAIP). Depuis quelques jours, cette infrastructure a été placée sous haute surveillance de crainte d'être de nouveau la cible des protestataires qui ne semblent pas abandonner leur « combat » en dépit des arrestations et poursuites judiciaires à l'encontre de certains d'entre eux. Une des actions concrètes du wali visant à remédier à la situation est le limogeage de l'ancien directeur de l'emploi à qui il est reproché d'avoir impliqué de manière irresponsable les communes dans la mise en œuvre de ce nouveau dispositif, sans tenir compte des autres structures concernées. Son successeur, qui a dernièrement tenu une conférence de presse, tente de trouver les remèdes nécessaires en vue de répondre aux doléances des prétendants à un emploi, et ce de concert avec ses collègues des autres structures relevant des ministères du Travail et de la Solidarité nationale. L'assainissement des listes des bénéficiaires des contrats de formation à l'insertion professionnelle (CFIP), mise en œuvre depuis quelques semaines dans le but de débusquer les faux titulaires d'emplois, mais absents de leurs postes de travail, s'avère toutefois limitée quant à la prise en charge d'un nombre important de chômeurs. Côté chiffres, plus de 5 000 jeunes ont bénéficié depuis le premier semestre 2009 de contrats d'emplois. Ces nouvelles recrues, qui sont des diplômés universitaires et des établissements de formation, ont été placés dans des entreprises économiques publiques et privées implantées dans les zones industrielles Pont Bouchet (El Hadjar), Medoudja (Sidi Amar), El Bouni et Berrahal. Par ailleurs, 1 117 offres d'emploi au titre de ce dispositif ont émané de l'administration. Outre l'emploi, dont la prise en charge passe par la relance de l'investissement dans tous les secteurs, y compris l'industrie et les services, la crise du logement a été aussi à l'origine de mouvements de protestation précédant généralement toute annonce officielle de distribution d'appartements sociaux comme cela a été le cas à Boukhadra où plus d'une dizaine de personnes ont été arrêtées et poursuivis pour « attroupement illégal et destruction de biens publics ». Les 30 000 logements, toutes formules confondues, prévus au titre du quinquennal 2010-2014 va-t-il apporter dans ce cadre un début de solution à la crise du logement ? Mais encore, est-il sûr que ce programme sera réalisé dans les délais ? Mohamed El Ghazi, le wali de Annaba, promet de suivre personnellement les chantiers de près.