Importante car il est prévu de soumettre aux grévistes, pour décision, les deux options relatives aux nouvelles actions à entreprendre dans les jours à venir. Il s'agit, entre autres propositions, du blocage, une nouvelle fois, de tous les accès au site d'El Hadjar, ce qui signifie une paralysie générale du complexe sidérurgique. Une des autres options retenues porte sur l'organisation d'un sit-in devant la wilaya pour alerter le nouveau wali sur leur situation. Le bureau syndical de la filiale ArcelorMittal, spécialisée dans les tubes sans soudure destinés au secteur de l'énergie, a convenu, lundi, de ce plan d'action lors d'une assemblée générale organisée au siège du syndicat et ce, bien que l'accès à l'enceinte de l'usine soit interdit aux deux porte-parole des 350 grévistes, Abdelghani Atil (président du comité de participation) et Lotfi Farah (secrétaire général du syndicat). Ces deux derniers ont pu accéder au complexe suite à l'intervention des travailleurs. La situation est au point zéro. La revendication unanimement partagée par les grévistes est maintenue : 4000 DA (fixe) représentant le total des augmentations relatives au régime indemnitaire. «Le relèvement demandé se limite à deux des 22 points relatifs au régime indemnitaire prévu dans la convention collective déjà négociée», font remarquer les syndicalistes. Ces deux points consistent à porter la prime de femme au foyer (salaire unique) de 1500 à 3000 DA et la prime de panier de 350 à 500 DA/jour. «Nous avons renoncé à 20 points car au moment des négociations, nous étions conscients des difficultés financières que traversait l'entreprise. Tout ce que revendiquent les 350 travailleurs, c'est l'alignement du montant des deux primes sur celles dont bénéficient nos collègues de la tuberie spirale (tube avec soudure, Alfatus), toujours propriété de l'Etat algérien», relève-t-on. La direction générale, quant à elle, propose un relèvement de 3500 DA (entre variable et fixe). Les dirigeants de la filiale Ampta d'ArcelorMittal se disent toutefois toujours favorables au dialogue : «Nous appelons les grévistes à revenir à la raison, il y va de l'avenir de leur entreprise. Sa santé financière est très fragile. Si cette grève persiste, les conséquences seront encore plus graves et risquent de nous mener droit à la faillite», prévient un responsable à la direction générale de l'Ampta. Et d'insister : «La porte du dialogue reste ouverte. MM. Atil et Farah font l'objet d'une décision de licenciement irrévocable. Le bureau syndical doit désigner un ou plusieurs nouveaux représentants. Ainsi, nous pourrions trouver un terrain d'entente et mettre fin à cette situation hautement préjudiciable qui n'arrange personne.» Pour les travailleurs grévistes, «il n'est pas question de dialoguer sans MM. Farah et Atil (…). Nous exigeons leur réintégration dans leurs postes. Leur licenciement est arbitraire». Tout porte à croire que le chemin menant au dénouement de ce long conflit est tortueux, voire labyrinthique.