Les auditions des responsables d'Algérie Télécom, dans le cadre de l'affaire des lignes téléphoniques détournées au profit d'un réseau d'Al Qaîda, se poursuivent au tribunal de Annaba. Le premier responsable du central téléphonique de Sidi Amar, unité à partir de laquelle fut remise en service, en 2005, l'une des lignes détournées, a été ainsi entendu hier par le magistrat instructeur. En fin de journée de lundi dernier, l'ancien directeur de l'unité opérationnelle des télécommunication (UOT) – actuellement à la retraite – a été mis sous contrôle judiciaire, vingt-quatre heures auparavant, la même mesure a été prise par l'autorité judiciaire à l'encontre de l'ancien directeur de l'Actel port Annaba, assurant actuellement la responsabilité de la sécurité à la direction régionale des télécommunications (DTT). Il faut dire que depuis l'ouverture, début janvier, de l'instruction, l'écheveau des accointances et responsabilités se révèle plus complexe que prévu. Selon des sources proches de l'entreprise, bien au fait du dossier, le stress, l'inquiétude et l'agitation commencent à gagner les esprits à tous les niveaux hiérarchiques et techniques au regard du nombre de convocations notifiées à l'adresse de plusieurs autres cadres gestionnaires ou simples agents d'exécution. En outre, ces sources considèrent que la décision du magistrat instructeur de placer l'ancien directeur de l'UOT sous contrôle judiciaire est motivée par les lourdes accusations qui pèsent sur lui. Le plus grave, indiquent-elles, consiste en la non-dénonciation de détournement d'un lot de lignes au profit d'indus utilisateurs occasionnant un préjudice financier s'élevant à plus de 98 millions de dinars et une menace à la sécurité de l'Etat. Dans le milieu des travailleurs de la DTT, les commentaires, par ailleurs, n'épargnent pas le responsable de la sécurité dont beaucoup ne comprennent pas l'ascension au poste de responsabilité malgré de « nombreux antécédents disciplinaires », au demeurant sanctionnés par la hiérarchie.