Une réunion à huis clos se tiendra aujourd'hui à Alger entre le ministre de l'Industrie et des Mines, Abdesselam Bouchouareb, et le représentant spécial pour les relations franco-algériennes, Jean-Louis Bianco. Si la réunion a pour objectif de préparer, principalement, la tenue des travaux du Comité mixte économique franco-algérien (Comefa) prévus le mois prochain, il s'agit surtout de faire le point sur la future usine algérienne de Peugeot, croit-on savoir de source proche du dossier. Le ministre en charge du secteur avait annoncé, dès le début des négociations, «suivies de près par le Premier ministre», que le gouvernement veut lancer ce projet sur le principe de le faire intégrer dans le pôle automobile en construction à Oran, où Renault bouclera, dans quelques semaines, une année d'activité. Il n'en demeure pas moins qu'il compte, cette fois-ci, aller vers un «vrai projet industriel» et éviter les erreurs commises dans les négociations avec la marque au losange. Il s'agira ainsi d'exiger de Peugeot de porter sa capacité de production annuelle de 75 000 véhicules, comme proposé, à 90 000, voire 100 000 véhicules/an, avec comme objectif à moyen terme d'atteindre une capacité de 200 000 véhicules/an. Plus exigeant encore, le gouvernement compte rejeter la clause imposant l'écoulement du produit exclusivement sur le marché local et devrait demander au constructeur français de consacrer le tiers de la production à l'export. Afin de renforcer l'activité du tissu de PME sous-traitantes déjà implantées dans la région et encourager d'autres opérateurs nationaux et étrangers à s'y installer, le taux d'intégration exigé ne devrait pas se situer en dessous de 40%. Les négociations, qui portent aussi sur la fabrication de trois modèles du groupe PSA Peugeot Citroën, à savoir «la Citroën C-Elysée, la Peugeot 301 et la Peugeot 208 devraient également concerner un quatrième modèle, en l'occurrence la Peugeot 308», nous dit-on encore. En juin dernier, la marque au lion avait annoncé le lancement d'un projet de construction d'une usine au Maroc (Kenitra), sur la côte ouest du pays. Cette dernière entrera en production en 2019, avec une capacité de production initiale de 90 000 moteurs et véhicules par an. A terme, la production devrait atteindre 200 000 unités par an. L'Algérie voudrait en faire autant avec son partenaire français et entend, pour cela, comme dans toute négociation, placer la barre plus haut.