Le chef de service informatique de la BEA, qui a été condamné en 2008 à cinq ans de prison ferme pour détournement de fonds et acceptation de chèques sans provision, a comparu hier devant le même tribunal autrement composé après que la Cour suprême lui a accordé un pourvoi en cassation introduit par son avocat. Il a écopé, hier, de deux ans de prison mais il doit être aujourd'hui chez lui puisqu'il a purgé la sentence qui lui a été infligée en 2008 dans un premier procès durant lequel huit autres personnes coaccusées (entre employés de la BEA et clients) ont répondu des mêmes chefs d'inculpation. Le mis en cause a, durant les débats d'hier, réitéré ses déclarations qu'il a faites devant toutes les instances judiciaires en insistant sur le fait qu'il n'a ni détourné l'argent des clients ou de la banque ni même touché un dinar pour une pratique complaisante envers un client de l'agence où il exerçait en sa qualité de cadre, mais il a reconnu, dans la foulée de ses déclarations, qu'il a bel et bien accepté trois chèques sans provision, « sur ordre de son chef direct ». Le procureur général ne l'a pas entendu de cette oreille et lui a réclamé sept ans de prison ferme dans un laconique mais accablant réquisitoire. Les trois avocats de la défense ont tous insisté sur la nature de l'accusation qui est, selon eux, du ressort du tribunal délictuel et non pas celui du criminel et ont tous demandé, de ce fait, la requalification de l'affaire. Apparemment et au vu de la décision finale rendue en fin de procès, le tribunal a répondu oui aux demandes de la défense. Selon l'arrêt de renvoi, le préjudice causé à la BEA et à Naftal est de l'ordre de quatre milliards de dinars.