En dépit des mesures et des divers programmes lancés par les pouvoirs publics visant l'amélioration du secteur de la santé, et ce, en faisant bénéficier surtout les établissements publics de santé (EPH et EPSP), le problème de la prise en charge des patients reste toujours posé. Le cas de l'EPH Mohamed Boudiaf de Bouira est flagrant. Le laisser-aller, pour ne pas dire les négligences, est constamment dénoncé. Outre ces défaillances, on déplore l'absence de médecins spécialistes. Les prestations dudit hôpital se dégradent. La situation est inquiétante. Le renforcement de cet établissement en médecins est non seulement une nécessité mais une urgence absolue. Le 23 avril dernier, une collation était organisée à l'occasion de la réception des blocs opératoires de l'établissement hospitalier de Bouira. Ce jour-là, le bureau d'études avait loué les vertus de cet édifice qui devrait mettre un terme au calvaire des patients qui, quelquefois, sont amenés à effectuer des déplacements périlleux pour une petite intervention hors de la wilaya. En plus d'avoir pensé à l'hygiène médicale, les concepteurs ont pris en compte, dans leur aménagement des lieux, un circuit de déplacement du malade depuis les services jusqu'à la salle d'opérations. Des normes mondiales ont été retenues pour la circonstance. D'abord et concernant la sécurité, les deux principaux paramètres restent celui de l'hygiène médicale avec des normes mondiales ERP classe 4, exclusives à la santé pour garantir la sécurité des biens et des personnes. Pour l'hygiène des surfaces et de l'air, la norme mondiale demeure celle des stations NSF 90-351. Pour le volet fluidité, l'ensemble des unités fonctionnent à la manière d'une usine. Les 6 blocs sont intégrés dans un circuit qui comprend un grand couloir périphérique, deux sas, deux circuits stériles et les 6 blocs adossés les uns contre les autres et une station de stérilisation centrale. Jusque-là, le citoyen ne peut qu'être satisfait de la nette avancée mais voilà, il se trouve que depuis cette structure demeure à l'arrêt à l'exception de quelques cas où les chirurgiens ont été obligés d'utiliser cette infrastructure. Au départ, il était question d'un problème de climatisation qui faisait défaut. Un peu plus tard, on parlera du manque d'une partie du matériel prévu dans le budget d'équipement. La crise accentuera la difficulté à faire démarrer l'unité. Des sommes conséquentes ont été allouées aux différents projets de réhabilitation. Un centre d'imagerie pour une enveloppe de 150 millions de dinars est à l'arrêt pour manque de radiologues, un service des urgences qui avait coûté quelque 165 millions de dinars commence à donner des signes d'épuisement. Malgré cet effort, le service reste en deçà des espérances. La seule alternative et solution en mesure de donner à Bouira une bonne image, du moins dans le domaine sanitaire, reste l'affectation d'un centre hospitalier universitaire. La prise en charge très prochaine des cancéreux dans le service d'oncologie ne suffira pas. Ce service tombera dans l'oubli comme ses semblables. Seul un CHU mettra un terme aux souffrances des malades et aux peines des personnels de la santé qui essayent, au quotidien, de répondre aux demandes diverses.