Agé de 14 ans, le jeune Youcef B., habitant Hamma Bouziane, a été victime d'une agression sexuelle. Les faits remontent au 12 mai 2009, lorsque sortant de l'école où il était inscrit en 4e année, il se fait aborder par trois adultes (âgés entre 36 et 37 ans) et deux mineurs qui l'obligent, sous la menace de couteaux, à les suivre dans un coin retiré pour abuser de lui. Traumatisé, n'ayant pas de père à qui se confier, il n'aura d'autre choix que de se renfermer sur lui-même, accusant le coup, n'arrivant pas à retrouver le sommeil, ni à reprendre normalement ses études. Un jour, au bord de la dépression, il s'effondre et avoue à sa mère son immense souffrance suite aux sévices répétés qu'il a subis dans sa chair des mois durant. Sa mère, une femme courageuse qui, après le décès de son mari,a pris en charge ses quatre enfants, déposera plainte contre ces voyous qui, embusqués aux abords des écoles -lesquels à ce jour ne sont pas sécurisés- profitent de l'innocence des enfants pour assouvir leurs plus bas instincts, détruisant du coup leur avenir. Après confirmation par un médecin légiste de sévices sexuels répétés sur mineur, les mis en cause ont été présentés devant le juge d'instruction près le tribunal de Ziadia, qui ordonnera l'incarcération de trois d'entre eux. Entre-temps, Youcef refusera de réintégrer son école, demandant à sa mère de l'inscrire dans une autre. Et c'est là où le bât blesse, car dans sa tentative d'inscrire son fils dans un autre établissement, la mère essuie le refus du directeur d'école. Lourde sentence vis-à-vis d'un cas exigeant, outre une aide ferme et une assistance psychologique, la compréhension de son entourage, notamment en milieu scolaire. Le directeur de l'école Emir Abdelkader, sise à la cité B'chir, à Hamma Bouziane, pourtant au courant du cas de Youcef, n'a pas été de main morte en assénant ces paroles à la mère : « Je refuse d'inscrire votre fils dans mon école, et si cela devait se faire c'est moi qui partirais. » Que dire devant autant d'inconscience exprimée à l'endroit d'une victime déjà traumatisée, qui se voit rejetée par la société, censée justement la protéger ? Joint par téléphone, le directeur en question niera ces déclarations, disant : « Je n'ai pas de place, il y a déjà jusqu'a 36 élèves par classe et l'école en compte 180, c'est le seul motif de mon refus ». Il faut savoir que l'école publique n'est la propriété de personne, et au-delà de cette réaction inommable, cet enfant, quels que soient les sévices qu'il a eu à subir au sortir d'une institution de la République, à défaut d'une protection qui incombe à tous, reste un être sans défense face aux brutalités d'adultes malades. Imaginez, un seul instant, que cet enfant soit le vôtre…