Leur calvaire est loin d'être fini, mais ils ne comptent pas baisser les bras. Les étudiants algériens revenus du Caire sous la contrainte des « événements d'Egypte » se donnent un autre rendez-vous de contestation, demain, pour un sit-in permanent devant le ministère de l'Enseignement supérieur, à Ben Aknoun. La raison de leur colère : le refus du ministère de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique de réintégrer une bonne partie d'entre eux dans les universités algériennes. Sur 1680 demandes de réintégration, le ministère de Harraoubia en a rejeté 920, « sous prétexte que les candidats ne sont pas des étudiants », a estimé Mohamed Ben Nasser, qui s'exprimait hier au nom de ses camarades. Ce dernier juge « injuste » la décision du ministère qui se base, pour la réintégration ou non des étudiants, seulement « sur la fonction mentionnée sur le passeport alors que beaucoup d'entre nous sont partis en Egypte avec un passeport autre que celui d'étudiant, mais une fois sur place nous nous sommes inscrits en post-graduation dans des universités cairotes. Les services consulaires de notre pays au Caire peuvent confirmer mes dires ». Ce qui révolte le plus ces étudiants est le fait que le département de Rachid Harraoubia ne leur donne pas la possibilité de faire des recours. « Il est aberrant de ne pas pouvoir faire de recours. Lorsqu'un dossier est rejeté, il est de notre droit d'introduire un recours, comme cela se fait dans toutes les administrations », s'est indigné Ben Nasser. Trop tard semble-t-il pour ces universitaires, car l'opération de réintégration, menée par les Conférences régionales des universités, a pris fin le 13 janvier dernier. Mais les étudiants ne désespèrent pas. Ils ont saisi le président de la République. Dans une lettre qui lui a été adressée, les contestataires sollicitent son intervention afin « de rendre justice et mettre ainsi fin à notre calvaire qui dure depuis les tragiques événements et le cauchemar auquel nous avons échappé après le 14 novembre 2009 », a souligné le représentant des étudiants. Il espère, par ailleurs, que « demain, à l'occasion du rassemblement, les portes du ministère leur seront ouvertes et qu'on leur trouve une solution ».