Après deux mois d'absence du territoire algérien, l'ambassadeur égyptien est de retour à Alger. Bonne ou mauvaise nouvelle, peu importe, notons juste que le principe de réciprocité brandi par les officiels algériens à l'adresse des Occidentaux, qui ont durci les contrôles envers les Algériens, n'a pas été utilisé contre l'Egypte, qui avait retiré son ambassadeur à Alger. Pendant tout le temps que l'ambassadeur égyptien à Alger était au Caire, l'ambassadeur algérien au Caire est resté au Caire. Cette phrase peut paraître étrange mais en diplomatie, elle prend un sens particulier, c'est probablement la première fois que deux ambassadeurs cohabitent dans la même ville. Tout ça pour dire quoi ? Que la diplomatie a des raisons tortueuses ? Non. Juste pour se demander qui sont ces ambassadeurs du bout du monde qui représentent l'Algérie ? Qui sont ces lointains inconnus au service de l'Etat ? Sont-ils des amis de copains, d'infréquentables mafieux ou des cadres intègres au service de leur pays ? En fait, à part les plus célèbres, ceux des grandes capitales, on ne les connaît pas vraiment, mais pris au hasard sur Google, on peut tomber sur ce genre de phrase : « Ahmed Abdessadok, ambassadeur d'Algérie au Congo, remercie le ciel pour le bon déroulement du scrutin présidentiel. » Ou celle-ci, plus marrante : « L'ambassadeur algérien au Vietnam a visité 60 dessins réalisés par les élèves de l'Ecole d'amitié Algérie-Vietnam sous le thème ‘‘Perception des relations Vietnam-Algérie à travers une expression artistique d'élèves vietnamiens''. » Ou encore celle-ci, plus grave, datée du 3 janvier 2010 : « L'armée américaine a effectué une descente musclée dans l'ambassade algérienne à Baghdad en Irak et l'a saccagée. » Mourad Medelci, vaillant ministre des Affaires étrangères, est-il au courant, ou comme son homologue à l'Energie, ne voit pas plus loin que son bureau climatisé ?
