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Sorasucre vise la modernisation et l'augmentation de la production Un bureau d'études allemand a pris en charge son redressement après sa privatisation
De notre correspondant à Aïn Defla Madani Azzeddine Une année après sa privatisation, la société Sorasucre, implantée à Sidi Lakhdar, à l'est du chef- lieu de la wilaya de Aïn Defla a élaboré un ambitieux programme de modernisation. Cédée à un opérateur privé, la SARL Ouest Import, Sorasucre est en phase de connaître de nombreux changements. Le plus important pour cette entreprise est de réussir à améliorer la production et à moderniser ses outils de production à travers toute la chaîne. Pour cela, l'équipe dirigeante a engagé un investissement très lourd. Cependant, elle n'arrive pas pour l'instant à satisfaire les objectifs fixés à court terme. Et pour cause, il y a d'abord lieu pour elle de bien réussir la transition, à savoir le passage du secteur public au secteur privé, une période qui pourrait prendre du temps. La réorganisation de la société et la prise en charge de ses dettes sur tous les plans, conformément au cahier de charges, a valu au nouveau propriétaire des dépenses importantes, lesquelles ont exigé également la prise de décisions ayant pour but le redressement de Sorasucre et la planification de son développement et ce, afin de retrouver sa place sur l'échiquier des grandes entreprises nationales. Selon le directeur de l'usine, M. Benalla, un bureau d'études étranger, BMA (Allemagne), a été engagé pour diagnostiquer cette entreprise sur l'ensemble des plans et mettre en place les dispositions à prendre, selon la priorité, dans le but d'augmenter la production, sachant que l'usine fonctionne actuellement à environ 50% de ses capacités. Selon la même source, cette entreprise possède des moyens de production qui lui permettraient d'atteindre 300 t/j. En matière d'équipements, de nouvelles machines ont été importées pour remplacer le matériel vétuste et rénover ainsi la chaîne de production. «Ces nouveaux équipements permettront, en plus d'augmenter la production, de garantir une bonne qualité du produit à commercialiser», dira à ce sujet le directeur de l'unité. Et de préciser que le développement des ressources humaines fait partie également des priorités. Dans ce cadre, cette usine, qui compte actuellement 300 travailleurs, envisage de recruter davantage de jeunes cadres capables de remplacer ceux en âge de partir en retraite. Toujours au chapitre des ressources humaines, côté qualifications, des lacunes sont à signaler. En effet, selon le premier responsable de Sonasucre, les spécialistes de la production de sucre sont peu nombreux à l'échelle nationale. D'où la nécessité de réfléchir aux moyens de préparer la relève. Les travailleurs engagés, dans cette optique, dans le cadre des dispositifs de soutien à l'emploi, perçoivent une prime que l'entreprise a fixée dans le but de les motiver et les inciter à développer leur savoir-faire sachant que leur recrutement sera assuré dans ces circonstances. «Nous avons gardé l'ensemble des travailleurs après la privatisation et nous assurons le paiement de leur salaire sans aucun retard», précisera par ailleurs M. Benalla. A titre indicatif, avant de reprendre Sorasucre, la Sarl Ouest Import a acquis l'usine de Mostaganem dans les mêmes conditions. Cette usine fonctionne aujourd'hui à environ 80% de ses capacités. Cette différence dans la production entre les deux usines est, selon le directeur de celle de Sidi Lakhdar, due à l'état des équipements et à leur ancienneté. L'absence auparavant, d'une maintenance régulière, de conscience et d'une culture de la préservation des équipements chez les travailleurs est aussi à l'origine de cette situation. S'agissant de la disponibilité de la matière première, notre interlocuteur dira que la direction de l'usine arrive à mettre celle-ci à la disposition du personnel et ce, en l'important d'Amérique du Sud. Concernant la commercialisation, cette période enregistre, selon le directeur de l'usine, une diminution des ventes contrairement à la période d'été au cours de laquelle celles-ci augmentent (fêtes familiales, production élevée de glaces, de boissons et autres genres de pâtisseries). Globalement, les perspectives s'annoncent prometteuses pour Sorasucre qui aspire à donner un bon exemple de privatisation. Car, faut-il le noter, l'opération de privatisation n'a pas réussi dans tous les cas. Parfois, elle s'est carrément soldée par un échec. D'où les nouvelles orientations du gouvernement pour sauvegarder les grandes entreprises publiques.