Le personnel médical, paramédical et technique, relevant de l'établissement public de santé de proximité (EPSP), est sans salaire depuis plus de 60 jours. De passage hier à nos bureaux, des représentants des travailleurs ont tenu à tirer la sonnette d'alarme en ces termes : « On n'en peut plus, on a trop patienté et montré notre bonne foi, mais on ne voit toujours rien venir. On a contacté tous les responsables pour les sensibiliser et nous espérons que cette situation sera réglée le plus tôt possible. » Ils expliquent que cette situation a été essentiellement causée par la vacation du poste de directeur de l'EPSP. Un établissement qui gère, faut-il le rappeler, pas moins de 8 polycliniques et 23 salles de soins. Muté dans un autre établissement, l'ancien directeur ne dispose désormais plus de la délégation de signature qui permettrait de payer le personnel, estimé à plus de 600 travailleurs. Et comme un malheur n'arrive jamais seul, aucun responsable local, que ce soit au niveau de l'administration ou à celui de la direction de la santé, n'est en mesure d'assurer cette formalité. Seul le ministère de la Santé est habilité à déléguer cette signature. Contacté, le directeur de la santé a tenu à préciser ceci : « Nous suivons cette situation au jour le jour et tous les responsables locaux accordent une grande attention aux doléances des travailleurs. Nous sommes sensibles et nous avons entrepris les démarches nécessaires pour régler cette situation. Je demeure certain que ces démarches ne tarderont pas à aboutir et que les choses vont très bientôt rentrer dans l'ordre. » En attendant, les travailleurs doivent s'armer de patience bien que plusieurs d'entre eux estiment que le ministère aurait dû d'abord régler le problème de la vacance de l'EPSP et de la délégation de signature pour éviter cette « prise d'otage » dont sont victimes plus de 600 de ses travailleurs.