J'exprime mon hommage et mes remerciements à la famille, Zighoud Youcef ». C'est par ces mots que Chaïbout Brahim tiendra à présenter son ouvrage intitulé « Zighoud Youcef que j'ai connu ». Publié en tant qu'édition spéciale du ministère des Moudjahidine, l'ouvrage, sans prétendre à un quelconque paternalisme historique, ni révolutionnaire d'ailleurs, se veut beaucoup plus comme une approche humaniste. L'auteur, conscient certainement des péripéties historiques et de leurs interprétations, s'est même permis de rappeler dans l'avant-propos que ce témoignage « peut être insuffisant laissant sur leur faim celles et ceux que, le hasard aidant, l'auront eu entre leurs mains ». Cette honnêteté intellectuelle constituera d'ailleurs l'essentiel de l'écrit, dans lequel, tout au long de 147 pages, il tentera de dresser un portrait de l'homme et du combatant. Soucieux certainement d'étayer d'autres facettes de Zighoud Youcef, l'auteur a eu le mérite de donner la parole à son épouse et à sa fille qui apporteront leur témoignage. Brahim Chaibout n'a pas omis de rapporter plusieurs recoupements et autres informations conjoncturelles dans le but de situer le rôle de Zighoud dans les manifestations du 20 Août 1955. On retiendra, cependant, que l'auteur semble avoir évité de trop en dire en se contentant seulement d'effleurer quelques vérités, conscient qu'il est que l'écriture de l'Histoire n'est pas aussi aisée que certains le croient. L'essai de Chaïbout, étoffé de plusieurs photos, a cependant été un peu amoindri par plusieurs coquilles. Ce premier jet reste tout de même un travail de mémoire assez conséquent en attendant d'autres œuvres.