Près de 600 agriculteurs de la wilaya de Tlemcen interpellent les hautes autorités de l'Etat sur ce qu'ils appellent la « discrimination » dont ils sont victimes. Rencontrés à l'antenne bancaire de la Banque agricole et du développement rural (BADR), ils tentent de comprendre. « Le président de la République a, lors d'un discours prononcé dans l'Est du pays, ordonné le rachat des dettes des fellahs. Quelques semaines plus tard seulement, les fellahs des autres wilayas ont bénéficié de cette faveur, mais nous, nous restons dans l'expectative. Mais, à force d'attendre, on a fini par demander des explications aux responsables locaux de cette banque, mais ces derniers jettent la balle sur la direction générale de la banque à Alger ». Par ailleurs, des fellahs de la région d'El Aricha, dans le sud de Tlemcen, se plaignent de la même banque qui les oblige, en ayant recours à des huissiers, à rembourser les crédits contractés pour l'achat des céréales l'année dernière. « Ces crédits, affirment des producteurs, nous ont été accordés très tard, c'est-à-dire après l'opération du labourage et de l'ensemencement, ce qui explique la mauvaise production de la saison. Comment voulez-vous qu'on rembourse alors que nos terres n'ont pas été rentables ? Qu'on cesse de nous persécuter ! » Pourtant, selon une source de cette banque, « un crédit est suivi d'un contrat et celui-ci n'a pas été respecté par les fellahs concernés, c'est tout… ».