la corporation des chauffeurs de taxi et des clandestins, très nombreux localement, le 26 avril vers 6 heures 30, lorsque 3 individus se sont rapprochés du taxi du jeune et frêle Himoud Abdelkrim, qui attendait un client à bord de son véhicule de type Peugeot 301 au niveau de la gare routière, dite SNTV, de Ghardaïa. Déjà refusés par deux taxieurs, à qui leur mine patibulaire ne revenait pas, mais aussi et surtout très peu rassurés par le lieu très isolé où ils voulaient être conduits, ils ont réussi à convaincre le jeune taxieur, Abdelkrim Himoud, après s'être mis d'accord sur le montant de la course, à les déposer à proximité de la station de pompage de Sonatrach, dite SP3, située à quelques kilomètres de Oued Nechou, en empruntant l'intersection de la route dite «trig lourd», qui débouche, pour ses rares utilisateurs, sur le carrefour de Zelfana et vers El Ménéa. Pistes tumultueuses Une route désertique très peu utilisée en raison d'abord de l'impraticabilité de son asphalte, mais aussi de son isolement total. Et c'est là que le trio met à exécution son plan diabolique échafaudé depuis Ouargla. Le premier s'est attaqué au chauffeur de taxi en l'étranglant d'un bras par derrière, alors que celui assis sur le siège arrière droit lui plante carrément une paire de ciseaux dans la poitrine qui, Dieu merci, n'a touché aucun organe vital. Pendant toute l'agression et alors que la voiture continuait de rouler, le passager à l'avant tenait le volant pour qu'elle ne se renverse pas. Les coups continuaient de pleuvoir sur le visage du chauffeur, complètement ensanglanté et tuméfié. Tombé dans les vaps dans la voiture, le sang coulant de partout, ses trois agresseurs, pensant l'avoir tué, ont arrêté la voiture sur le bas-côté de la route et tranquillement sont descendus pour arracher toutes les plaques du taxi. Pendant ce temps, la victime, qui avait auparavant cassé la clé de contact avec sa jambe, a repris un peu ses esprits et courageusement bloqué les portes de la voiture de l'intérieur. Miraculé Ses agresseurs, surpris par sa «résurrection», se sont rués sur lui ; la vitre côté chauffeur étant restée baissée, une autre pluie de coups pleuvait sur son visage ensanglanté. Supportant tous les coups, et par un formidable instinct de survie, il réussit à faire démarrer sa voiture alors qu'une roue venait d'éclater. Il a conduit à demi inconscient plus de deux km avec une roue à plat avant de voir un individu debout s'activant à l'intérieur d'un petit périmètre agricole vers lequel il s'est dirigé et auprès duquel il s'arrêta avant de s'évanouir. Le propriétaire du terrain agricole, saisissant rapidement la gravité de la situation, appela le 10 55 et le 15 48 en même temps. Très rapidement, deux Toyota de la Gendarmerie nationale de la brigade de Oued Nechou arrivèrent sur place. Le chauffeur, blessé, a été évacué vers l'hôpital Dr Brahim Tirichine de Sidi Abbaz pour des soins, avant d'être entendu par des officiers de la brigade criminelle de la Gendarmerie nationale. Alors que les agresseurs se sont évanouis dans la nature, les gendarmes procédèrent aux constats d'usage sur le taxi à la recherche du moindre indice. Ils trouvèrent sur le plancher arrière des papiers d'identité d'un jeune handicapé habitant la ville de Ouargla. Muni d'une autorisation d'extension du champ de compétence délivré par le procureur de la République de Ghardaïa, ils se rendirent à Ouargla (200 km plus au sud) où ils retrouvèrent le jeune handicapé qui leur déclara que ses papiers, ils les avait remis à un jeune pour qu'il l'aide à bénéficier d'une pension de handicapé. Identifié et arrêté à Ouargla même, le jeune reconnut sa participation à l'agression du taxieur de Ghardaïa et dénonça ses deux acolytes, qui seront à leur tour arrêtés. Eux aussi balancèrent un jeune de Ouargla, qui leur donna cette idée de voler une voiture qu'il devait se charger d'écouler au marché de la casse de Djezzar. Conduits tous les quatre à Ghardaïa, ils ont été présentés mercredi soir devant le procureur de la République près le tribunal de Ghardaïa qui les a déférés à son tour devant le juge d'instruction qui les a placés sous mandat de dépôt et écroués à la prison de Châbet Ennichène de Ghardaïa pour «tentative d'assassinat avec guet-apens» pour 3 d'entre eux et «complicité et non-dénonciation de tentative d'assassinat» pour le 4e. Il faut souligner le soulagement des taxieurs de Ghardaïa après l'arrestation de cette bande de criminels qui, si elle était restée en cavale, aurait créé certainement un sentiment de psychose parmi la corporation.