Une pétition, initiée par un détenteur de magistère de Béjaïa, a été lancée sur le Net et a reçu jusqu'à hier, mardi, 124 signatures. Elle dénonce les «anomalies» de l'article n°547 «particulièrement l'article 06 relatif au concours d'entrée en première année de doctorat, où il est demandé aux titulaires de magistère de participer à un concours sur titre (étude de dossier)». Les pétitionnaires considèrent que «cet article contredit gravement le fondement original du doctorat tel qu'explicité par le décret exécutif n° 254-98 du 17 octobre 1998». Ce n'est que tout récemment, pour rappel, que le ministère de tutelle a annoncé l'annulation de la soumission des titulaires de magistère au concours d'accès au doctorant et à l'année théorique. Mais même le concours sur titre pose problème. On estime qu'il y a «une contradiction avec le fondement original du diplôme de magistère- comme première étape de la formation doctorale et que le titulaire du magistère est un candidat potentiel à la thèse de doctorat ès sciences (décret n° 98-254 du 17 août 1998)». Dans une comparaison entre les deux systèmes, la pétition souligne la différence de nombre d'années entre les deux doctorats, calculant une durée totale de six ans pour la formation doctorale classique, que l'on estime commençant à partir du magistère, et de trois ans pour le doctorat de troisième cycle (LMD), excluant par contre les deux ans de master. L'arrêté est aussi montré du doigt pour sa disposition concernant l'organisation de concours, suggérant de maintenir la procédure qui donne aux titulaires de magistère l'accès «automatiquement au doctorat dans leurs spécialités», contrairement aux masterants qui sont, eux, soumis à un concours national. Aussi, les pétitionnaires disent relever «un glissement dangereux dans les conditions de soutenance de la thèse de doctorat» du fait qu'elle soit conditionnée par des communications et des publications nationales. Aux yeux des rédacteurs de la pétition, cette disposition est «une régression grave et annonce une ère de dangereuse médiocrité». Mais l'on trouve par contre que «le système de points est très pratique et encourageant». D'autres points sont soulevés par la pétition, dont celui, non moins réel, relatif aux «obstacles rendant difficile l'inscription au doctorat et la finalisation des thèses», à travers le manque d'enseignants de rang magistral, habilités à encadrer des doctorants dans les universités algériennes. Ce qui voue les candidats à la formation doctorale à un parcours de combattant. En réclamant, entre autres, le maintien du doctorat ès sciences «jusqu'à son extinction» et l'accès «sans limitation du nombre de postes», les titulaires de magister signataires de la pétition revendiquent aussi «une véritable politique d'encouragement d'inscription et de finalisation des thèses».