Une rencontre-débat sur le thème « identité nationale = identité coloniale ? » se tiendra samedi prochain à Paris, dans le cadre de la 5e édition de la Semaine anticoloniale, organisée par un collectif d'associations. Les organisateurs ont rappelé que « le débat sur l'identité nationale en France a provoqué un sentiment légitime de rejet. L'instrumentalisation politique est évidente à la veille des élections régionales. Les dérapages n'ont pas manqué, ils ont été orchestrés, y compris par les ministres eux-mêmes ». « Ce débat a eu lieu avec, en toile de fond, la mise en place d'une politique gouvernementale qui veut banaliser la xénophobie, tourne le dos à une tradition d'accueil de notre pays et orchestre un débat récurrent sur la visibilité de l'Islam en le justifiant avec la question du voile intégral », ajoutent les organisateurs qui soulignent que leurs points de vue sur la France et son histoire « sont aux antipodes du discours et des objectifs du gouvernement ». Des historiens comme Giles Manceron et Olivier Lecour Grandmaison, l'ex-juge et députée européenne Eva Joly, ainsi que de nombreux universitaires et chercheurs ont été conviés à intervenir lors des trois tables rondes retenues, « Un passé colonial qui ne passe pas », « Contre le ministère de l'Identité nationale et sa politique » et « La France riche de sa diversité : comment vivre ensemble ? ». Parmi les communications programmées figurent « L'impensé colonial », « L'actualité de la France coloniale, ses discriminations », « La Françafrique et les relations avec les anciennes colonies », « La construction de l'identité coloniale », « Représentations coloniales et questions de genre », « Crise du modèle d'intégration et politique de stigmatisation », « Europe, mondialisation et fantasme du choc des civilisations ».