La réussite de l'opération AADL à Batna ne sera jamais effective, complète, tant que des dossiers demeureront en suspens. La liste des 12 souscripteurs, qui attendent toujours les clés de leurs appartements, va rester « en travers de la gorge » de l'agence tant que le problème n'est pas réglé. Les concernés ont été inscrits en 2002, dès le lancement du programme AADL qui, en ce qui concerne la capitale des Aurès, prévoyait la construction de 1000 logements situés à Bouzourane, et dont la majorité a été réalisée par une société chinoise, mais ils ont été mis sur liste d'attente. Selon le P.-V. de la commission de traitement des dossiers, daté du 16 décembre 2007, et dont nous détenons une copie, leurs demandes ont été jugées favorables parmi une liste entérinée composée de 28 demandeurs bénéficiaires. Or, il se trouve que l'AADL a distribué les clés à 15 familles figurant sur ces dossiers alors que les 12 restantes attendent toujours, sans aucune explication notifiée. « On nous dit que notre droit est préservé et que c'est juste une question de temps », déclare avec appréhension l'un des concernés que nous avons rencontré. Lui et d'autres multiplient les démarches entre la direction générale à Alger et la direction régionale à Sétif pour avoir des réponses à leurs questions, mais à chaque fois les uns les renvoient vers les autres, ce qui ajoute aux doutes et aux inquiétudes de ces familles. Les autorités locales ont été également destinataires de requêtes expliquant la situation et demandant intervention pour soulager l'angoisse des concernés, mais les lettres sont restées, hélas, sans réponse. Depuis 2002, les souscripteurs célibataires se sont mariés et ont eu des enfants alors que les autres, déjà en charge de familles, sont « usés » par les charges des loyers qu'ils payent pour la plupart à des privés. L'AADL n'a aucune raison valable de faire de la rétention sur ces appartements qui demeurent vides, d'autant que le ministre de l'Habitat a maintes fois donné instruction pour que les logements achevés soient livrés aux demandeurs. Le cas contraire n'arrange pas en tout cas la transparence, puisque à Batna, certains dont les dossiers sont plus récents que ceux des 12 familles en attente, auraient reçu les clés de logements à Bouzourane, juste parce qu'ils sont fille ou fils d'un ponte de la ville. A ce propos, nous avons vainement tenté de joindre par téléphone le directeur régional, dont le siège est à Sétif, qui était, nous a-t-on dit, en déplacement.