Contrairement à l'an dernier où elles sont restées ouvertes jusqu'au mois d'avril, cette année, les huileries ont fermé leurs portes, dès la fin décembre. Leurs propriétaires, tout comme les agriculteurs de la région de Ain El Hammam, se plaignent de la faible récolte des olives, leur occasionnant un manque à gagner non négligeable. Même si cette pénurie s'est répercutée sur le prix de l'huile qui est passé du simple au double, le déficit est loin d'être comblé. Généralement abondante, en cette saison, l'huile se fait de plus en plus rare. Même les habitués à des rentes importantes, avouent n'en avoir recueilli qu'une quantité « tout juste » suffisante pour leur consommation familiale. « L'an dernier, j'en avais tiré un revenu de plus de quinze millions de centimes, même en la bradant (l'huile), à 250 DA le litre », avoue cet agriculteur qui se désole de ne pas l'avoir gardée, pour cette année. Devant l'absence du produit de saison, les marchands ambulants mettent en vente celui des années passées. Les consommateurs se rabattent sur les amis pour éviter l'huile frelatée que les revendeurs occasionnels leur présentent comme le cru « de l'année ». Au niveau des pressoirs, le discours est le même, concernant la rareté de l'huile, pour justifier cette hausse des prix. On invoque la « mauvaise saison ». D'ailleurs, ce sont les premiers arrivés, au début de la campagne, qui ont été servis, mais à quel prix ! Le produit le moins cher a été cédé à 450 DA, alors que des particuliers en ont demandé, jusqu'à 600 DA. Les ambulants, venus des wilayas limitrophes (Bouira, Béjaïa), sont de plus en plus nombreux à proposer leur récolte, sur la place du marché hebdomadaire de l'ex-Michelet. Certains mettent en vente des centaines de litres, à des prix « cassés ». Ce qui accroît la méfiance des acheteurs. Les connaisseurs, eux, savent reconnaître l'huile de qualité. « Celle-là est mélangée surement à de l'huile pour fritures. Elle laisse, aussi un arrière goût », disent ceux qui en ont goûté. Cette impression d'acidité est expliquée par les agronomes comme « conséquence de la prolifération de la mouche de l'olive, cette année ». Du coup, c'est notre bon vieux couscous, déjà cher, qui doit s'accommoder de cette huile, même distillée avec parcimonie.