La 1re édition du Festival international des arts de l'Ahaggar a pris fin avant-hier soir, au campement d'Abalessa, à 80 km de la ville de Tamanrasset, après plusieurs jours d'intenses activités. Que d'émotions surtout ! Tamanrasset De notre envoyé spécial Durant l'après-midi de samedi dernier, les festivaliers ont été conviés à une visite sur les lieux où se trouve le tombeau de Tin-Hinan, niché sur une petite colline, aux allures d'un fortin romain. Un musée a été également construit sur le site, comportant quelques photographies (bijoux) de cette femme énigmatique, reine des touareg. A quelques mètres du site, un vernissage de l'installation de Tin-Hinan réalisé par Arezki Larbi, ainsi que des ateliers de dessin ont été exposés au public. Les organisateurs ont remis des attestations symboliques aux enfants qui ont pris part à cette activité. Puis, c'était au tour du chanteur targui, Abdellah Mesbahi, digne élève du regretté Othmane Bali, d'égayer l'assistance, en interprétant des morceaux sélectionnés de son répertoire et celui de son mentor. Mesbahi s'est beaucoup investi dans la collecte des textes traditionnels anciens, du registre poétique de l'Imzad ou ceux du répertoire chanté lors de la fête de Sbeiba de Djanet, avec des mélodies modernes soutenues par des instruments exotiques, tels que le luth et le violon. Fin connaisseur, le public n'a fait qu'en redemander ! Le groupe Tindé de la région d'Ihrir a pris le relais pour prolonger la fête. Les youyous de femmes submergent le campement. Avec le groupe El Maya de Beni Abbas, c'est une ambiance de feu. Ce dernier est un orchestre de percussions : bendirs, aquellal et le dendoun. Les sons fusent dans le ciel et les hommes et les femmes se donnent la réplique dans une rythmique enfiévrée. Le spectacle a été clôturé par la troupe de chants et de danses traditionnelles de Zemour, venue de la RASD. Cette troupe intègre le fond traditionnel de la chanson traditionnelle avec l'expression moderne : l'orgue côtoie la guitare électrique avec un tbel massif, posé à même le sol et le tidnit, instrument à cordes réservé aux hommes. S'agissant de la thématique, la troupe propose des chants traditionnels, des chants patriotiques qui expriment la lutte des sahraouis pour recouvrer leurs droits à l'autodétermination. Les festivaliers, enivrés par ce flux de sonorités joyeuses et de souvenirs, quittent les lieux avec la promesse de revenir à la prochaine édition.