Le président de la République arabe démocratique sahraouie, Mohamed Abdelaziz, s'est dit serein et confiant quant à l'avenir de la cause de son peuple. Il a tiré une conclusion très positive du dernier round des négociations informelles entre le Front Polisario et le gouvernement marocain et ce, malgré « l'entêtement du gouvernement marocain ». Raboni De notre envoyé spécial Mohamed Abdelaziz a indiqué, lors d'une rencontre avec la presse algérienne, hier à Raboni (siège de la présidence de la RASD), que les conclusions de la dernière rencontre informelle à New York, sous les auspices des Nations unies, sont encourageantes pour l'avenir de la cause sahraouie. « Dans l'ensemble, la dernière rencontre a été très positive dans le sens où on s'est entendu pour la poursuite des négociations entre les deux parties en conflit, à savoir le Front Polisario et le gouvernement marocain. C'est en ce sens que l'envoyé spécial du secrétaire général de l'ONU pour la question sahraouie, Christopher Ross, se rendra, courant mars prochain, dans la région pour arrêter la date du prochain round. » Le président de la RASD a rappelé que la rencontre de New York a été une occasion pour le Front Polisario de poser sur la table des discussions, en plus de la question centrale qui est le droit du peuple sahraoui à son autodétermination, « les violations massives des droits de l'homme dans les territoires occupés », a déclaré le secrétaire général du Front Polisario. Il a indiqué également que la délégation sahraouie lors de ladite rencontre a attiré l'attention de Christopher Ross sur « la violation par le Maroc des accords du cessez-le feu en renforçant son armée tout autour du ‘‘mur de la honte'' ». Mais il reste que la réussite de la dernière rencontre informelle entre les deux parties en conflit soit traduite dans les prochaines résolutions des Nations unies. C'est le souhait du dirigeant du Front Polisario : « Nous demandons que toutes ces questions soient prises en compte lors de la réunion du Conseil de sécurité des Nations unies, lors de sa rencontre annuelle, en avril prochain. » Mohamed Abdelaziz a réitéré la demande du Front Polisario de doter la Mission des Nations unies pour l'organisation d'un référendum au Sahara occidental (Minurso) d'un mécanisme pouvant lui permettre de protéger les droits de l'homme dans les territoires sahraouis occupés. Il a rappelé la mission dont la Minurso est chargée, à savoir « l'organisation d'un référendum d'autodétermination du peuple sahraoui. Un droit pourtant garanti par toutes les résolutions onusiennes ». Par ailleurs, le président de la RASD a mis l'accent sur le rôle positif de l'Administration Obama vis-à-vis du conflit sahraoui, en déclarant : « Notre confiance en la nouvelle Administration demeure intacte et chaque jour elle se renforce. Elle pèse de tout son poids pour soutenir les Nations unies dans l'application de ses résolutions. Il a rappelé également son rôle dans le dénouement heureux de la grève d'Aminatou Haïdar. ». Mohamed Abdelaziz a saisi l'occasion pour appeler la communauté internationale à agir rapidement dans le sens du règlement juste et durable du conflit. Commentant la dernière sortie, mercredi dernier, du chef de la diplomatie espagnole, Miguel Angel Moratinos, appelant à l'autodétermination, le chef du Front Polisario dit « prendre acte » de cette déclaration : « Ce sont des propos positifs, cependant il faut rappeler que l'Espagne doit assumer sa responsabilité historique et administrative dans ce qui nous arrive. L'Espagne doit corriger son erreur historique et l'Europe avec, en soutenant le processus d'autodétermination et ainsi elle aura participé au règlement du conflit. » Le président sahraoui a ajouté que la stabilité et l'équilibre dans la région passent nécessairement par le retour à la légalité internationale. « Il faut souligner que l'insécurité et l'instabilité dans la région ont commencé avec l'invasion de notre terre par le Maroc en bafouant les principes de la légalité internationale. Laisser le Maroc continuer dans cette logique menacerait dangereusement la sécurité dans notre région », a précisé Mohamed Abdelaziz. Le président sahraoui a profité de l'occasion pour lancer un appel urgent à la communauté internationale et aux organisations des droits de l'homme, leur demandant d'intervenir en faveur des sept militants sahraouis des droits de l'homme qui croupissent dans les geôles de Tsalla et risquent d'être déférer devant un tribunal miliaire. Leur tort est d'avoir rendu visite à leurs compatriotes, dans des camps de réfugiés.