Un bras de fer a opposé la fédération nationale de l'hydraulique au syndicat des travailleurs de la société des eaux et de l'assainissement de Constantine (Seaco) quant à la légitimité de ce dernier. Alors que ce syndicat, installé au mois d'octobre 2009, semble avoir réussi à mobiliser autour de lui la majorité des travailleurs, son adversaire procède au gel de ses activités, mettant en cause sa « faible représentativité, et partant son illégitimité ». Les cinq membres du bureau dudit syndicat, qui s'opposent vivement à la réaction de la fédération, qualifiée d'« illégale », soutiennent que « (leur) organisation est légitime, jusqu'à preuve du contraire », et qu'ils ne voient pas « pourquoi cette fédération va à l'encontre du statut particulier et du règlement interne de (leur) organisation ». Ils s'en prennent, par ailleurs, à certains travailleurs, qui, selon eux, « tentent de (les) déstabiliser et d'empêcher, d'une manière déloyale, le syndicat de participer efficacement aux négociations collectives et discuter des problèmes socioprofessionnels des employés ». Et d'ajouter : « Ce n'est pas à Alger de discuter des revendications des travailleurs, c'est à ceux-ci de le faire ! » Ces syndicalistes taxent, au passage, de renégats les « mis en cause », qui avaient appelé l'ensemble des travailleurs par le biais de lettres sans signature, portant le cachet de la section syndicale dissoute de l'unité du 4ème Km, « à tourner le dos à l'actuel syndicat, qui oeuvre uniquement pour ses propres intérêts ». Le document, dont nous détenons une copie, fait état de « l'illégalité de l'assemblée générale tenue il y a quelques jours au siège ». Pour le bureau du syndicat de la Seaco, l'intérêt général des travailleurs passe avant tout, et le meilleur moyen de se faire entendre est de se manifester par le nombre d'adhérents « honnêtes », dont la volonté pèse sur les décisions de l'administration, et non par ceux qui observent en spectateurs. A cet effet, l'on saura que l'ensemble des travailleurs a demandé le départ de 5 de leurs représentants au conseil syndical pour « trahison ».