Sur le papier, cette seconde manche de ce tour préliminaire de la Ligue des champions d'Afrique ne devrait pas constituer une grosse difficulté pour les Kabyles. En effet, revenus vainqueurs de leur déplacement à Banjul au match-aller, les hommes de Geiger n'auront certainement aucune peine (aujourd'hui à 15h) à aller au 1er tour de cette compétition pour y affronter probablement le Club Africain de Tunisie. C'est donc une simple formalité pour les camarades de Meftah. Mais gare à l'excès de confiance, surtout que les Gambiens sont à Tizi Ouzou avec la ferme intention de rendre la monnaie du match aller. D'ailleurs, l'avertissement vient du coach de cette équipe gambienne, le Sénégalo-Gambien, Aligié Sey : « Comme la JSK a été capable de nous battre, nous avons aussi les moyens de le faire ici à Tizi Ouzou », dira celui qui avait été joueur du prestigieux Diaraf de Dakar, avant de prendre, entre 2000 et 2005, la direction technique des jeunes catégories de ce club. Un club dont il sera l'entraîneur adjoint en 2005, avant de prendre en main la formation du Real de Banjul. Pour celui qui a permis aux FC GAF de devenir champions de Gambie en 2009, en battant tous les records de la compétition, avec un total de 44 points, jamais établi dans l'histoire du football local, « La JSK est un club qui force le respect, avec un volume de jeu très impressionnant, mais j'ai bien étudié cette équipe. Et je pense que nous avons les moyens de la battre, sinon on ne serait pas venus en Algérie où nous avons été très bien accueillis », ajoutera-t-il, non sans craindre Aoudia, « un joueur au talent immense et que j'ai eu le plaisir de voir à l'œuvre lors de la dernière CAN militaire en Ouganda avec deux autres joueurs de la JSK. » Pour celui dont le père est sénégalais et la mère gambienne, le plus important en est que le fair-play soit de mise, comme au match-aller où l'arbitre n'avait tiré aucun carton. Ses appréhensions ne sont guère le terrain synthétique du 1er Novembre qui le fâche du fait qu'il est nettement meilleur que celui de Banjul, ou encore l'arbitrage malien du jour composé du trio Sidibé Ousmane, assisté de Diarra Balla et Traoré Fousseyni, mais bien son équipe qui a besoin d'aller au prochain tour « où tout le peuple et les sponsors seront derrière elle ». Ainsi donc, les Forces armées gambiennes sont venues en conquérantes à Tizi Ouzou qui, en principe, devrait être leur dernière escale africaine pour cette année. Car, il faut dire que les Algériens sont déterminés à leur faire la peau. Geiger, qui reste quelque peu méfiant et surtout très réaliste, affiche, certes, un optimisme quant à l'issue de la rencontre qui ne pourrait en aucun échapper à ses protégés, mais se réserve le droit de ne pas aller vite en besogne : « Nous ne pourrons dire que l'on est qualifiés qu'une fois le coup de sifflet final donné. Il est vrai que nous avons pris une sérieuse option déjà au match-aller, mais le dernier match face au MCA a démontré qu'il nous reste beaucoup à faire. Et que les Gambiens ne viendront pas en touristes à Tizi Ouzou. » Azuka, qui aura cette fois la chance de jouer, se veut aussi prudent que son coach : « un match n'est jamais gagné d'avance, mais nous sommes en pleine confiance et nous allons tout faire pour aller le plus loin possible dans cette compétition. » Mais l'équipe devrait mieux s'organiser que lors de la rencontre face au MCA, et surtout faire preuve de plus de conviction et de sang-froid.