Après la polémique provoquée par la droite et l'extrême droite, le candidat à la présidentielle, Emmanuel Macron, a maintenu avant-hier ses propos sur la colonisation, la qualifiant de «crime contre l'humanité» tout en les précisant, avant de passer à autre chose, notamment à un meeting sur le thème de la sécurité, à Carpentras, avant-hier soir, dans un département du Vaucluse gangréné par les suffrages d'extrême droite. Avant cela, il est notamment intervenu dans les colonnes du Figaro et du quotidien La Provence. Dans ce journal régional, il précise : «On n'arrivera pas à réconcilier nos mémoires sur ce sujet sans nommer les choses. Oui, la colonisation a produit en Algérie une guerre indigne de la France, pendant laquelle des actes inhumains et barbares, comme la torture, ont été commis. Cela n'empêche pas la colonisation d'avoir fait entrer par effraction la modernité dans un certain nombre de pays, et n'enlève rien au travail qu'ont effectué en Algérie des dizaines de milliers d'agriculteurs, d'instituteurs ou de médecins. Ni repentance, ni déni.» Emmanuel Macron répond justement à ceux qui l'affublent du sobriquet de «candidat de la repentance» : «C'est très symptomatique du comportement des responsables politiques français sur tous les sujets mémoriels : soit ils pensent vraiment ce qu'ils disent et font ainsi la preuve de leur incapacité totale de dépasser le passé. Soit ils ne le pensent pas et sont alors dans une logique purement électoraliste. Je laisse à chacun le soin de se forger une opinion. Moi je veux regarder notre passé en face sans stigmatiser qui que ce soit. J'ai du respect pour les pieds-noirs, les harkis, nos soldats, nos binationaux et les Algériens. Leurs histoires sont aujourd'hui trop fracturées. Je souhaite les réconcilier. Car ce que nous devons maintenant faire, c'est construire notre avenir.»