Cette situation, qui semble ne pas inquiéter les responsables de la structure outre mesure, risque à l'avenir de provoquer un drame, et le terme n'est nullement exagéré. La vétusté des blocs, qui abritent les salles de cours, les laboratoires et les ateliers des travaux dirigés, est déconcertante. Cette structure éducative a été au fil des années complètement délaissée. Les travaux d'entretien qui incombent à la direction de l'éducation n'ont pas été effectués depuis des lustres. «Les travaux d'entretien ne se font que rarement, et quant ils sont faits, ils sont réalisés de manière aléatoire. Résultat : l'établissement se dégrade à vu d'œil», confie un enseignant. Nous avons tenté d'accéder à l'enceinte du lycée. Mais en vain. Les agents de sécurité ont exigé une autorisation de la direction de l'éducation, alors que nous avons présenté tous les documents nous confortant dans notre mission (carte professionnelle et ordre de mission). De l'extérieur, on peut apercevoir la devanture du bloc principal, qui est complètement lézardée. Des portions entières de béton s'effritent au gré des aléas des intempéries, laissant apparaître par endroits des tiges de ferrailles rouillées. La bâtisse s'abîme et se dégrade de l'intérieur. Ce ne sont pas les briques des murs qui se détériorent, mais c'est l'ossature du bâtiment qui se désagrège. «Pour nous rendre dans les salles de cours qui se trouvent dans les étages supérieurs, nous empruntons des escaliers complètement délabrés, accrochés aux murs par on ne sait quel miracle. Ces escaliers risquent de céder sous le poids des dizaines d'élèves qui les empruntent en même temps. Quant aux salles de cours, elles sont tellement délabrées qu'elles n'offrent aucune commodité, et sont loin de répondre aux normes pédagogiques», confie un élève de terminal. D'après les témoignages d'autres élèves du lycée, les murs des salles de cours sont écaillés, les bureaux des enseignants sont posés sur des estrades en béton dont les travaux ont été sommairement réalisés. «Il n'y a même pas de carrelage sur ces estrades, dont la surface a été grossièrement égalisée. Les tableaux sont accrochés aux murs par des bouts de fers fixés grâce à du plâtre, qu'on a appliqué plusieurs fois sans pour autant colmater le périmètre des trous qui s'élargissent continuellement», racontent-ils. La vétusté des salles de cours n'est rien face au problème que pose les infiltrations d'eau au niveau des laboratoires et des ateliers. «L'eau, qui s'infiltre par la toiture et les murs, représente un danger pour les élèves. Au contact avec les fils électriques elle peut se transformer en un piège mortel. D'où la nécessité de lancer des travaux de réhabilitation avant que l'irréparable ne se produise», disent-ils. Les conditions dans lesquelles sont scolarisées les élèves du lycée Ferhat Abbas ne peuvent qu'affecter leur concentration et leur rendement. «Les classes dans lesquelles nous dispensons le savoir et la connaissance ne sont autres que des locaux vétustes et sans âme. Les élèves ne peuvent se concentrer, ni assimiler le contenu des cours. Les classes sont lugubres et sombres», déplore un enseignant, en concluant : «Nous lançons un appel à la tutelle afin qu'elle interviennent pour lancer des travaux de réhabilitation.»