Le processus du dialogue entre le chef du gouvernement et les représentants des archs semble être entré dans le vif. La controverse et les vagues que le point relatif à « la révocation des indus élus » a soulevées dans la sphère politique en sont les premiers signes révélateurs. La résolution affichée par le chef du gouvernement sur le sujet et les toutes dernières déclarations du n°1 du FLN quant à la promulgation d'un décret de dissolution présidentiel ne laissent plus aucun doute sur l'aboutissement de l'opération. On n'aurait sans doute pas déployé autant de détermination et eu recours à d'aussi radicales mesures si le dialogue s'était enlisé ou si on avait jugé, du côté du Pouvoir, que son contenu ne valait pas la peine de remises en cause juridico-politiques des positions assumées au lendemain des élections locales d'octobre 2002. Le comité de suivi, qui regroupe des représentants de la délégation des archs et le staff du chef du gouvernement, devait se réunir hier pour une dernière mise au point concernant les points traités durant le dernier round. Contacté hier, Bezza Benmansour, délégué de Sidi Aïch et membre de la délégation des archs, s'est refusé à nous livrer des éléments sur l'état d'avancement des discussions en vertu des règles de fonctionnement arrêtées par la structure du mouvement, qui ne rend donc compte du détail des travaux que devant l'interwilayas. Notre interlocuteur informe néanmoins qu'une conférence de presse est prévue aujourd'hui à Alger qui pourrait éclairer l'opinion sur le sujet. Enfin, à une question relative au silence qu'observent actuellement les archs dans le contexte du débat sur la dissolution des Assemblées locales et la tenue d'élections partielles en Kabylie, Benmansour dira que le mouvement n'a pas à se mêler des formules préconisées par l'Etat pour satisfaire la sixième incidence. « Nous avons conclu un accord avec le chef du gouvernement et c'est à l'Etat de prendre ses responsabilités pour l'appliquer », se contentera-t-il de préciser. En attendant la conférence de presse et la prochaine interwilayas de cette tendance des archs, probablement dans une quinzaine de jours, des voix évoquent de plus en plus la question de l'officialisation de tamazight qui, il faut le rappeler, a été à l'origine de la rupture de la première session du dialogue en janvier 2004. Selon des indiscrétions, une évolution est acquise sur le point précis, qui est plus en avance sur la position qui était celle du Pouvoir, il y a une année. Laquelle ? Nos sources étaient dans l'incapacité de nous en dire davantage. L'approche du quatrième anniversaire du déclenchement des évènements, qui coïncide également avec le 20 Avril, 25e anniversaire du Printemps berbère, pourrait être retenue comme l'occasion de marquer les esprits par une démarche ambitieuse sur la question. Comme elle pourrait être une nouvelle fois l'occasion de démentir les supputations cycliques qui entourent la revendication depuis le début des évènements. Enfin, il y a lieu de noter que l'accélération subite que connaît le processus du dialogue entamé depuis le début de l'année ne laisse pas indifférente l'aile des archs qui ne s'inscrit pas dans la démarche. Des conclaves locaux ont été organisés dernièrement réunissant des animateurs souvent peu conciliables jusque-là et qui trouvent désormais dans l'opposition à l'action de Abrika et ses pairs le point consensuel pour se regrouper. Un conclave interwilayas est ainsi projeté à El Kseur le 17 mars prochain par cette tendance qui tente d'investir dans la remobilisation des sigles associatifs et syndicaux pour renverser la vapeur.