Les habitants de Aïn El Hammam, sevrés de culture, n'ont pas manqué de se déplacer en grand nombre à la salle de cinéma qui a retrouvé le septième art, l'espace de quatre jours grâce à la maison de jeunes Tahar Oussedik qui a organisé la semaine dernière, une série de projections de films, en kabyle. Une première, pour la région qui n'a pas connu d'activités culturelles d'importance, depuis de longues années. Nul doute que le public connaisseur, a su apprécier les nombreux documentaires, longs et courts métrages dont certains ont déjà été primés. Les films proposés étaient tous retenus, à concourir, lors du Festival du film amazigh qui s'est déroulé à Tizi Ouzou. L'occasion est ainsi offerte aux férus du cinéma, de se réconcilier avec la salle obscure que les plus jeunes découvriront, pour la première fois. Le rideau blanc de l'écran n'a, en effet, plus connu d'animation, depuis les années 1980. C'est dire, que l'événement est d'importance et promet de donner un peu de chaleur et un autre mouvement à cette ville morose et froide. Les villageois, prompt à quitter la ville dès la fin de l'après-midi, ont eu ainsi l'occasion de se détendre, avant de rentrer, grâce à la diversité des films programmés. Dommage que beaucoup d'autres n'ont pas eu la chance d'assister aux deux séances quotidiennes, en raison de l'éloignement de leur résidence. La réouverture de la salle, fermée durant trente ans, ne doit pas se limiter à ces quatre journées. Les autorités doivent redoubler d'imagination pour qu'elle demeure ouverte et, à la disposition des jeunes, ne serait-ce que pour rentabiliser les sommes importantes dépensées pour sa réhabilitation.