Au total, 21 personnes, dont 9 dans la nuit de lundi à mardi, ont été tuées depuis le début, le 28 décembre à Machhad (nord-est), des manifestations contre les difficultés économiques et le pouvoir, qui se sont rapidement propagées à l'ensemble de l'Iran. Dans sa première déclaration depuis le début des «événements», le guide suprême iranien, l'ayatollah Ali Khamenei, a indiqué à la télévision d'Etat que «les ennemis» de l'Iran «s'étaient unis en utilisant leurs moyens, leur argent, leurs armes (…) et leurs services de sécurité pour créer des problèmes au régime islamique». Ils n'attendent qu'«une occasion pour s'infiltrer et porter des coups au peuple iranien», a-t-il dit. Pour Donald Trump, les Iraniens ont «faim de nourriture et de liberté» et leurs protestations montrent que «le temps du changement» est venu dans le pays. «Au lieu de perdre son temps en envoyant des tweets inutiles et insultants», il (D. Trump) «ferait mieux de s'occuper des problèmes intérieurs de son pays, notamment (…) ses millions de sans-abri et d'affamés», a réagi hier un porte-parole du ministère iranien des Affaires étrangères, cité par les médias. Une centaine de personnes ont été arrêtées lundi soir dans la province d'Ispahan, selon la télévision d'Etat. Si Téhéran est moins touchée par les protestations que les petites et moyennes villes, 450 personnes y ont été arrêtées depuis samedi, a indiqué le sous-préfet de la capitale Ali-Asghar Nasserbakht à l'agence Ilna, proche des réformateurs. Pour le chef du tribunal révolutionnaire de Téhéran, Moussa Ghazanfarabadi, cité par l'agence Tasnim, «le crime des personnes arrêtées devient chaque jour plus grave et leur punition sera plus lourde». «Nous ne les considérons plus comme des protestataires qui réclament leurs droits mais comme des gens qui visent le régime», a-t-il prévenu. Les autorités accusent des «fauteurs de troubles» armés de s'infiltrer parmi les manifestants et certains dirigeants ont évoqué le rôle présumé de «contre-révolutionnaires» basés à l'étranger. L'adjoint politique du chef des Gardiens de la révolution, le général Rassoul Sanaïrad, a ainsi affirmé que les Moudjahidine du peuple «avaient été chargés par les Al Saoud (la famille qui règne sur l'Arabie Saoudite) et certains pays européens de créer de l'insécurité», selon l'agence Tasnim.